EN SILENCE – En France, un tiers des suicidés ont plus de 65 ans sur - 23 aout 2012 bigbrowser.blog.lemonde.fr/
Le phénomène est peu médiatisé, largement sous-estimé. Il n'intéresse pour ainsi dire personne. Chaque année, près de 3 000 personnes de plus de 65 ans mettent fin à leurs jours, ce qui représente le tiers des 10 499 suicides recensés par l'Inserm en 2009, souligne le journal La Croix dans un dossier sur le sujet.Plus on monte en âge, plus les chiffres sont alarmants : alors que le taux de suicide dans la population générale française est de 17,1 pour 100 000, il monte à 32 chez les 75-84 ans, et à 44 pour 100 000 chez les 85-94 ans. D'après l'Inserm, les hommes de plus de 95 ans se suicident dix fois plus que la population générale.
"Le suicide du vieillard ne scandalise ni ne fascine", constate dans La Croix le psychiatre Michel Debout (Dans la France du suicide, Stock, 2002). Mais certains faits divers obligent parfois l'opinion, et les responsables politiques, à ouvrir les yeux.
Début août, la ministre déléguée aux personnes âgées et à l’autonomie, Michèle Delaunay, avait ainsi appelé à la vigilance, après plusieurs suicides de personnes âgées à domicile et en institution. Une résidente d'institution avait notamment mis fin à ses jours en mettant la tête dans un sac en nylon. Dans un entretien à La Croix, la ministre explique vouloir créer un observatoire et faire entrer la culture palliative dans les Ehpad, qui accueillent les personnes âgées dépendantes.
Les explications au suicide des personnes âgées sont nombreuses. L'allongement de la durée de la vie s'accompagne souvent de souffrances physiques, mais aussi psychologiques (deuils, dépendance, sentiment d'abandon, isolement, etc.) plus fortes.
À cela s’ajoute "un sentiment d’inutilité plus prégnant que par le passé", explique dans La Croix Godefroy Hirsch, médecin généraliste en milieu rural, à la tête de l’équipe d’appui départementale de soins palliatifs de Loir-et-Cher. Dans une société qui leur fait peu de place et valorise la performance, "les gens nous demandent : 'À quoi ça sert ?', nous disent : 'Ça ne vaut plus le coup'", raconte-t-il.
Le suicide des seniors
Publié le : 23 Août 2012 par Philippe Berrebi sur pourquoi-docteur.nouvelobs.com/
A écouter sur http://pourquoi-docteur.nouvelobs.com/Le-suicide-des-seniors-1112.html
Pourquoi docteur.com
Introduction
Ils représentent près d’un tiers des suicides et, pourtant, personne ou presque n’en parle. Chaque année en France, 3000 personnes âgées de plus de 65 ans mettent fin à leur jour. A cet âge, explique Marine Lamoureux dans le journal La Croix, les moyens utilisés sont radicaux : pendaison, noyade, arme à feu ou défenestration. Les spécialistes confirment, « le passage à l’acte (…) signe la détermination liée au geste ». Et ce phénomène serait sousestimé. Un arrêt de traitement ou un accident sur la voie publique peuvent masquer un acte suicidaire.
Si la société semble indifférente, en revanche, sur le terrain, les médecins ressentent cette souffrance des seniors. C’est « un sentiment d’inutilité plus prégnant que par le passé », commente ce généraliste du Loir-et-Cher dans les colonnes du quotidien. Certains, poursuit-il, « ont du mal à trouver du sens ». Alors, les « à quoi bon » ou « ça ne vaut plus le coup » sonnent parfois comme des alertes avant le passage à l’acte.
Dans ce contexte, le débat relancé par François Hollande sur la fin de vie n’est pas sans risque. « En questionnant la dignité en fin de vie, note le généraliste, on pousse certains à se demander s’ils sont vraiment dignes de vivre ».
Le ministre délégué à l’Autonomie a lancé début août, une réflexion pour améliorer la prévention dans ce domaine. Les professionnels, constate la journaliste, attendent maintenant de Michèle Delaunay des mesures concrètes qui passent, selon eux, par la lutte contre l’isolement et le rétablissement des liens intergénérationnels et de voisinage.
Car, contrairement à une idée répandue, observe un psychiatre, le suicide d’une personne âgée « n’exprime pas toujours le choix délibéré d’affronter la mort sereinement », « il reste souvent lié à une situation de désespoir ».
Écouter la suite http://pourquoi-docteur.nouvelobs.com/Le-suicide-des-seniors-1112.html
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Le suicide, trop souvent ignoré, des personnes âgées - 22/8/12
la-croix.com/ DOSSIER avec
Michèle Delaunay: «Affiner nos connaissances sur le suicide des personnes âgées»
Ils témoignent des fragilités du grand âge
Le suicide en France
En Campanie, les anciens ont leur place dans la vie sociale
Le suicide, trop souvent ignoré, des personnes âgées - 22/8/12
En France, chaque année, 3000 personnes de plus de 65 ans mettent fin à leurs jours, dans l’indifférence générale. Au-delà de 85 ans, le taux de suicide est le plus élevé de la population.
(T. Bonaventura/Contrasto-REA)
Dialogue amical dans un foyer de la communauté de Sant’Egidio à Rome, qui porte notamment aide et assistance aux personnes âgées.
Après l’alerte lancée début août par Michèle Delaunay, ministre déléguée à l’autonomie, les spécialistes attendent des mesures concrètes pour une meilleure prévention.
Les chiffres sont accablants : chaque année, en France, 3000 personnes de plus de 65 ans choisissent de mettre un terme à leur vie, soit près d’un tiers de l’ensemble des suicides (10 499 en 2009, derniers chiffres de l’Inserm disponibles). Au-delà de 85 ans, le taux de suicide est même le plus élevé de la population. À ces âges, les moyens utilisés sont radicaux : la pendaison, la noyade, l’arme à feu ou la défenestration, laissant très peu de chances de survie après une tentative.
« Le passage à l’acte, souvent soigneusement préparé, signe la détermination liée au geste », écrit ainsi le psychiatre Michel Debout (1), l’un des spécialistes de la question. Ce dernier estime, en outre, qu’un grand nombre de suicides de personnes âgés ne sont pas comptabilisés. « Lorsque l’on retrouve une vieille dame décédée chez elle, on ne lance pas d’enquête », déplore ce professeur de médecine légale au CHU de Saint-Étienne.
La psychanalyste Marguerite Charazac-Brunel (2) confirme : « Le phénomène est sous-estimé. Un suicide peut se cacher derrière l’arrêt d’un traitement d’insuline chez un diabétique ou un accident sur la voie publique. La personne âgée traverse sans regarder, ça passe ou ça casse… »
Il faut dire que ce fléau ne mobilise guère. Et que « le suicide du vieillard ne scandalise ni ne fascine », constate encore Michel Debout, pour qui l’indifférence est « quasi générale ». L’appel lancé par la ministre déléguée aux personnes âgées l’a donc agréablement surpris. Début août, Michèle Delaunay avait vivement réagi à une succession de suicides, en particulier celui d’une résidente d’institution qui s’était tuée en mettant la tête dans un sac en nylon.
« Chacun de nous est comptable de ces suicides, avait-elle estimé : proches – à tous les sens du terme –, parents, pouvoirs publics lesquels in extremis ne peuvent pas tout car ce sont souvent les dernières heures qui emportent la décision de passer à l’acte. »
« Nous sommes très sensibles à la performance »
S’exprimant ainsi, la ministre a suscité des attentes chez les professionnels, pour qui la prévention doit être améliorée. Ils reconnaissent cependant la difficulté de la tâche. « Aujourd’hui, on vit de plus en plus vieux avec tout ce que cela comporte d’épreuves, le corps qui se transforme, le deuil, la maladie », rappelle Marguerite Charazac-Brunel.
À cela s’ajoute « un sentiment d’inutilité plus prégnant que par le passé », ressent Godefroy Hirsch, médecin généraliste en milieu rural, à la tête de l’équipe d’appui départementale de soins palliatifs de Loir-et-Cher. « Les gens nous demandent : “À quoi ça sert ?”, nous disent : “ Ç a ne vaut plus le coup” », raconte-t-il, en interrogeant le regard porté par la société sur la vieillesse.
« Aujourd’hui, nous sommes très sensibles à la performance, au potentiel. Dans ce contexte, quelle place réserve-t-on aux vieux ? Certains ont du mal à trouver du sens », remarque-t-il. Pour cet ancien président de la Société française de soins palliatifs, les débats sur l’euthanasie et le suicide assisté relancés par François Hollande ne sont pas sans risque.
C’est aussi l’opinion de Michel Debout, à Saint-Étienne : « Il faut faire attention aux messages que l’on adresse : en questionnant la dignité en fin de vie, on pousse certains à se demander s’ils sont vraiment dignes de vivre », fait-il observer.
Favoriser le maintien à domicile
De son côté, Marguerite Charazac-Brunel regrette une surmédicalisation. « Je suis scandalisée par certains passages de maison de retraite en Ehpad, les établissements pour personnes âgées dépendantes, parfois en raison d’une simple fracture du col du fémur qui se remet mal, note-t-elle. Or la rupture peut être très brutale : des personnes qui ont tissé des liens dans leur maison de retraite, y ont construit leur cocon avec leurs meubles, leurs tableaux, leurs petites habitudes, sont obligées de tout quitter et ont l’impression de se retrouver à l’hôpital. Il y en a que ça précipite vers la mort », affirme-t-elle sans détour.
La psychanalyste estime qu’il faut favoriser le maintien à domicile et encourager une vraie préparation à l’entrée en institution, lorsque celle-ci est nécessaire. Pour sa part, la ministre Michèle Delaunay insiste sur la « lutte contre l’isolement » et le rétablissement des « liens intergénérationnels et de voisinage ». Comme le rappelle Michel Debout, « même si le suicide est plus facilement admis à cet âge, il reste souvent lié à une situation de désespoir aux causes multiples (…) et n’exprime pas toujours le choix délibéré d’affronter sereinement la mort ».
(1) Dans La France du suicide, Stock, 2002, 305 p., 24 €.
(2) Auteur de Prévenir le suicide, Dunod, 2002, 259 p., 28,40 €.
MARINE LAMOUREUX
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Michèle Delaunay: «Affiner nos connaissances sur le suicide des personnes âgées» 22/8/12 LACROIX.COM
Au début du mois d’août, Michèle Delaunay a appelé à la vigilance, après plusieurs suicides de personnes âgées à domicile et en institution.
IP3 PRESS/MAXPPP
© Christophe Morin / IP3 . Paris, France le 19 juin 2012. Michele Delaunay dans les jardins de l' Assemblee Nationale
Consciente qu’il manque en France un observatoire dans ce domaine, elle souhaite, par ailleurs, faire entrer la culture palliative dans les Ehpad, qui accueillent les personnes âgées dépendantes.
ENTRETIEN Michèle Delaunay, ministre déléguée aux personnes âgées et à l’autonomie
« La Croix » : Après avoir tiré la sonnette d’alarme concernant le suicide des personnes âgées, quelles mesures comptez-vous prendre ?
Michèle Delaunay : Je vais tout d’abord veiller à ce que les informations transmises au ministère soient au plus près de la réalité car certains suicides ne sont pas comptabilisés comme tels, notamment lorsqu’ils sont liés à la prise de médicaments. Je vais demander aux établissements et aux agences régionales de santé d’être particulièrement vigilants. Il ne s’agit en aucune façon de stigmatiser tel ou tel établissement mais de disposer d’un ensemble de données fiable, en temps réel.
À cet égard, les professionnels réclament la création d’un « observatoire des suicides », instrument essentiel de prévention. Qu’en est-il ?
Je ferai tout mon possible pour contribuer à sa création mais il s’agit d’un sujet interministériel, pour lequel je ne suis pas seule à décider. Au sein de mon ministère, j’ai d’ores et déjà mis en place une cellule qui travaille spécifiquement sur cette question. Il est crucial d’identifier les périodes propices au suicide et d’affiner nos connaissances sur ce qui se passe au domicile. Il me semble également important d’attirer l’attention des médecins sur la dépression des personnes âgées, qui n’est pas suffisamment reconnue. Celle-ci est difficile à diagnostiquer, car elle est souvent masquée par des signes attribués au grand âge. On dit : « Il ne mange plus, il ne parle plus, il se replie sur lui-même, c’est l’âge ! » L’âge a bon dos ! Il est crucial de traiter ces dépressions comme toutes les autres.
Quelles sont les autres pistes ?
Un point majeur, à mon sens, est de favoriser les connexions entre les Ehpad (NDLR : établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) et les unités de soins palliatifs ou les équipes mobiles. Aujourd’hui la culture palliative est insuffisamment présente dans ces établissements alors que beaucoup de personnes y décèdent. Il est, par exemple, anormal que la nuit, il n’y ait que des aides-soignantes et en tout petit nombre. Cependant, cette démarche exige qu’il y ait un peu plus de personnel, car il faut du temps disponible. En ce qui concerne le domicile, il faut favoriser le lien social. Début septembre, je me rendrai à Azay-le-Brûlé, un village des Deux-Sèvres où des personnes âgées se sont regroupées, tout en gardant chacune leur propre résidence mais avec des services en commun et les visites régulières d’un coordonnateur.
Pendant la campagne présidentielle, François Hollande a proposé de légaliser« une assistance médicalisée pour terminer sa vie dansla dignité ». N’y a-t-il pas une forme de banalisation du suicide en fin de vie ?
Non, car l’engagement de François Hollande est de réfléchir aux limites, aux espaces flous de la loi Leonetti (NDLR : loi de 2005 relative aux droits en fin de vie) . Il y en a. Il y a des confins que la loi doit préciser, dans des situations exceptionnelles. Cela n’a rien à voir avec la banalisation du suicide des personnes âgées, pour lequel j’appelle à redoubler de sollicitude et d’attention.
Recueilli par Marine Lamoureux
Ils témoignent des fragilités du grand âge 22/8/12 LACROIX.COM
Agnès, 93 ans, vit dans une maison de retraite à Paris. Bernard habite à domicile avec son épouse de 88 ans, comme lui. Tous deux nous ont raconté leur quotidien.
« Ici, il n’y a que des vieillards ! »
Elle est assise, élégante, sur la terrasse de la maison de retraite dans laquelle elle habite depuis deux ans, à Paris. Pantalon blanc, chemisier léger, Agnès ferait oublier ses 93 ans si elle ne tirait régulièrement de son sac à main un mouchoir en papier pour essuyer son œil malade. « Ce n’est pas marrant de vieillir, vous savez, souffle-t-elle. Pour une ancienne journaliste, perdre un œil ! Moi qui scrutais le journal chaque matin, je ne peux plus ni lire ni écrire… Enfin, heureusement qu’on a deux yeux et puis, j’écoute la radio ! », se ressaisit-elle, pas du genre à se laisser aller. Elle ajoute : « J’ai la chance d’être encore indépendante, je m’habille toute seule et je coupe ma viande. »
Dans l’établissement médicalisé où elle vit, ce n’est pas toujours le cas. Près de là, un vieux monsieur atteint d’une maladie dégénérative pousse des cris rauques, sans que l’aide-soignante ne parvienne à l’apaiser ; des résidentes avancent à petits pas accrochées à leur déambulateur, d’autres restent prostrées, le regard dans le vide. « Ici, il n’y a que des vieillards ! », glisse Agnès dans une forme de boutade, comme pour détendre l’atmosphère.
Les premiers temps, la vieille dame reconnaît qu’elle a eu du mal à quitter son appartement. « Mes tableaux me manquaient, mon genre de vie », se souvient-elle. Puis elle a fini par s’habituer à la vie en maison de retraite, où elle apprécie de « se sentir en sécurité ». Finies les crises de paranoïa lorsqu’elle vivait seule avec une aide à domicile, redoutant sans cesse qu’on lui vole quelque chose ; finis les coups de téléphone à ses fils au milieu de la nuit, quand elle était prise de panique.
« Ici, s’il m’arrive quelque chose, je crie et une infirmière accourt », explique Agnès, qui confesse avoir noué peu de liens avec les autres pensionnaires, sans que cela la gêne. « Je vis ma vie, tranquille. La solitude ne me fait pas peur ! J’étais fille unique, j’ai perdu mon mari lorsque j’avais 50 ans… J’ai l’habitude », assure-t-elle.
« Une peur de l’inconnu, conjuguée à une forme de sérénité »
À quelques dizaines de kilomètres de là, dans un quartier des Yvelines, Bernard, 88 ans, ne connaît pas la solitude. Lui vit avec Monique, son épouse du même âge, la mère de ses quatre enfants. Mais souvent il s’inquiète : « Je me demande ce qu’elle va devenir si je meurs », confie-t-il.
Cette angoisse l’étreint régulièrement car Monique a perdu une large part de son ouïe, se déplace avec difficulté, ne conduit plus. Crainte de l’avenir, crainte de la mort aussi. « La foi m’aide énormément », insiste toutefois ce fervent croyant, qui parle plutôt « d’une peur de l’inconnu, conjuguée à une forme de sérénité ».
Au quotidien, Bernard garde prise avec le monde qui l’entoure. Attentif à l’actualité, à la politique, lecteur boulimique. « Mon seul regret, c’est de perdre la mémoire, concède-t-il. Du coup, il m’est difficile de travailler car j’oublie très vite ce que j’étudie… » Il s’énerve d’ailleurs en cherchant ses mots et ses références lorsqu’il se raconte.
« C’est lancinant et pesant, notamment parce que les relations sociales deviennent dures à entretenir : il m’arrive de croiser quelqu’un qui me salue dans la rue et de ne plus savoir qui est cette personne », confie-t-il, amer.
Sans parler des proches qui disparaissent, les deuils qui s’accumulent lorsque l’on atteint le grand âge. Pour Bernard, ceux qui hâtent leur mort par le suicide sont avant tout ceux qui souffrent ou ont peur de souffrir. Agnès, elle, en tire une conclusion bien à elle, qu’elle applique chaque jour : « Tant qu’on n’a pas mal, on n’a pas le droit de se plaindre. »
Marine Lamoureux
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Le suicide en France 22/8/12 LACROIX.COM
En 2009, 10 499 décès par suicide ont été enregistrés en France métropolitaine, selon l’Inserm. Le taux de suicide augmente fortement avec l’âge : c’est dans la tranche des plus de 85 ans que l’on observe le taux de décès le plus élevé (39,7 pour 100 000 en 2006), deux fois supérieur à la tranche d’âge des 25-44 ans.
En chiffres absolus, en 2009, 37 enfants (moins de 14 ans) se sont suicidés, 526 adolescents et jeunes adultes (entre 15 et 24 ans), 1 042 personnes entre 25 et 34 ans, 1 909 entre 35 et 44 ans, 2 254 entre 45 et 54 ans, 1 796 entre 55 et 64 ans, 1 120 entre 65 et 74 ans, 1 195 entre 75 et 84 ans, 620 personnes de 85 ans et plus. Au-delà de 65 ans, cela représente 2 935 morts par suicide. La même année, 535 366 personnes sont décédées en France, toutes causes confondues.
Les associations
En France, l’ Union nationale pour la prévention du suicide (UNPS) regroupe la plupart des associations de lutte contre ce fléau. Son adresse : 25, rue Gandon – 75013 Paris. Tél. : 01.40.20.43.04. Fax : 01.40.20.43.34.
Parmi ces organisations, on peut citer :
Le groupement d’étude et de prévention du suicide (GEPS), Hôpital Bellevue, CHU, 42055 Saint-Étienne.
Suicide écoute, service d’écoute 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Tél. : 01.45.39.40.00.
SOS chrétiens à l’écoute. Tél. : 01.45.35.55.56. Adresse : 22, rue d’Arcueil, 75014 Paris.
Fédération SOS amitié. Siège : 11, rue des Immeubles-Industriels, 75011 Paris. Tél. : 01.42.96.26.26.
Bibliographie
Le Suicide, un tabou français, de Michel Debout et Gérard Clavairoly, Éd. Pascal, mai 2012, 192 p., 14,20 €.
Après le suicide d’un proche, Vivre le deuil et se reconstruire, de Christophe Fauré, Albin Michel, 2007, 201 p., 15,50 €.
Idées noires et tentatives de suicide, d’Emmanuel Granier, Odile Jacob, 2006, 334 p., 17 €.
Le Suicide, de Pierre Moron, PUF, « Que sais-je », 2005, 128 p., 9,20 €.
En Campanie, les anciens ont leur place dans la vie sociale 22/8/12 LACROIX.COM
Dans cette région pauvre du sud de l’Italie, les liens familiaux permettent une bonne prise en charge des personnes très âgées. Le taux de suicide y est faible.
Selon les chiffres de l’OMS, c’est en Campanie, dans le sud de l’Italie, que l’on enregistre le taux le plus faible de suicide en Italie (1). Soit 2,6 pour 100 000 habitants, contre 9,8 dans le Frioul-Vénétie julienne, région du nord-est où le nombre de suicides est le plus élevé.
La Campanie est pourtant l’une des régions les plus pauvres de la péninsule et elle compte un nombre élevé de personnes très âgées. Le docteur Enzo Spatuzzi, 57 ans, psychiatre dans un dispensaire à Naples et secrétaire de l’Association italienne des médecins psychiatres, l’Aipsimed, recommande la prudence face à ces statistiques. « En Campanie, le suicide est perçu comme un geste tabou, pour des raisons d’ordre religieux et culturel. »
La famille demande parfois au médecin de masquer un suicide en crise cardiaque, par exemple. Cela dit, les suicides de personnes très âgées, hommes ou femmes, sont quand même beaucoup moins fréquents que dans d’autres régions. Selon le médecin, cela s’explique par plusieurs facteurs. « La diète méditerranéenne, à base de légumes, de fruits et d’huile d’olive, stimule l’action des neurotransmetteurs et permet de retarder le déclin cognitif. Il faut aussi souligner que les Napolitains ont, en raison de leur passé historique marqué par les dominations, une grande capacité d’adaptation aux difficultés de la vie. »
Même à 99 ans, les gens se sentent utiles
Surtout, dans la région, les personnes très âgées ne vivent pas isolées. « C’est ce que nous appelons “l’economia solidale del vicolo”, la gestion solidaire du quartier. » Il y a la famille et la famille élargie, c’est-à-dire le voisinage, et une véritable vie sociale. Si bien que, même à 99 ans, les gens se sentent utiles. « À Naples, on ne marginalise pas les vieilles personnes, elles sont respectées », assure le docteur Spatuzzi.
En Campanie, comme dans d’autres régions du Sud, la vieillesse et les affections qui peuvent en découler sont vécues comme un phénomène naturel qui ne doit pas exiger une hypermédicalisation, mais de l’attention et aussi de l’humour.
Le médecin de famille joue également un rôle fondamental dans la prévention des suicides, « surtout chez les hommes très âgés, ou qui se sentent comme tels alors qu’ils n’ont pas 70 ans. Ils sont pudiques, ils ont du mal à exprimer leurs douleurs psychiques », explique le docteur. Un patient déprimé dira : « J’ai mal au dos, j’ai mal au foie. » C’est au médecin de savoir déceler un éventuel état de détresse.
« Il faut toujours passer par le corps si l’on veut que les actions de prévention des suicides soient efficaces. Par exemple, en invitant les personnes âgées à faire vérifier régulièrement leur tension artérielle », selon Vincenzo Spatuzzi. Mais la meilleure des préventions, selon lui, c’est la continuité des relations familiales et sociales, qui à Naples – où il exerce depuis trente ans – sont fortement soutenues par des associations catholiques.
(1) En moyenne nationale, le taux de suicide est de 5,92 pour 100 000 habitants, soit environ 4 000 suicides par an, selon les estimations de l’Istat. Le nombre de suicides de personnes de plus de 65 ans est trois fois plus élevé que le nombre de suicides de personnes de moins de 25 ans (Istat données 2011 publiés le 8 aout 2012). ANNE LE NIR
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Personnes âgées : stop aux suicides ! sur blog-maison-de-retraite.retraiteplus.fr/
Personnes âgées à la retraite : des suicides trop nombreux
Si on fait le décompte des suicides de personnes âgées retraitées depuis le mois de Juin, le résultat fait froid dans le dos : les suicides de personne âgées s’enchainent !Un constat effrayant ! Des octogénaires qui tuent leurs femmes malades d’Alzheimer pour ensuite mettre fin à leurs jours, des suicides en maisons de retraite…ces drames découlent d’une profonde détresse. Ils semblent tous exprimer à la société que les conditions de vie des personnes âgées malades et dépendantes peuvent arriver à être si infernales qu’elles sont prêtes à faire ce geste radical afin d’en finir avec la vie !