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vendredi 21 octobre 2011

ARTICLE PRESSE “ZISHA” : LE SUICIDE

20.10.2011 | Chen Yan
Calligraphie d’Hélène Ho
"ZISHA"
LE SUICIDE
Calligraphie d’Hélène Ho
Nous sommes peu informés sur le taux de suicide en Chine et son évolution. Durant la Révolution culturelle, un nombre impressionnant d’écrivains et d’intellectuels se sont suicidés dans l’indifférence générale ou, pis, ont été considérés comme des traîtres. Ce fait révèle plutôt l’absurdité de l’époque qu’une caractéristique de la culture chinoise. Ces derniers temps, la presse parle souvent du suicide des fonctionnaires, surtout quand il s’agit de dirigeants locaux importants ou de cas surprenants. Par exemple, en août, un fonctionnaire de la brigade anticorruption de la province du Hubei a été trouvé mort dans son bureau, criblé de onze coups de couteau. Les autorités affirment qu’il s’agit d’un suicide.La famille conteste cette version. Pour les internautes, l’étrangeté de l’acte ne s’arrête pas là. Elle pose aussi la question du rôle du défunt dans l’éradication de la corruption. Dans ce cas comme dans d’autres, on constate trois types de réactions : tout d’abord, on met en cause la crédibilité des autorités ; ensuite, on pense que le suicidé est la victime d’une lutte acharnée entre corrompus ; ou, enfin, que le suicidé est un corrompu victime de la “justice” du Parti. Le régime chinois est traversé par la contradiction violente entre un appareil d’Etat toujours opaque et une opinion de plus en plus exigeante. Maintenir ce système opaque, c’est la perte assurée de crédibilité pour le pouvoir ; rompre avec lui, c’est pour les autorités prendre le risqued’être directement mises en cause. Quant aux raisons de l’augmentation des suicides, il faut les chercher dans le désespoir de fonctionnaires coincés entre un système amoral et leur propre conscience

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