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mardi 4 octobre 2011

ACTUALITE DU CENTRE CRISE, CANADA


Nouvelle mouture du bulletin d’information du CRISE : INFO-CRISE. trimestriel

Vous pouvez le consulter, vous y abonner sur http://www.crise.ca/

Extrait : VOLUME 1, NUMÉRO 1 201, Info-Crise

Suivi post-tentative: Des résultats préliminaires qui parlent
Par Jonah Engle
Les personnes hospitalisées après une tentative de suicide sont 200 fois plus à risque de mourir par suicide que la population générale. Depuis un an, le CRISE mène une vaste recherche (financée par les Instituts de re-cherche en santé du Canada) visant à com-prendre : 1) pourquoi certaines personnes ayant commis des tentatives de suicide vont mourir par suicide, 2) pourquoi des personnes du même groupe à risque ne mourront pas par suicide, et 3) ce qu’il faut faire pour réduire les risques de tentatives ultérieures. Le directeur du CRISE et chercheur principal de cette re-cherche, le professeur Brian Mishara, a fait une présentation des résultats préliminaires lors de l’Institut d’été 2011 du CRISE.
Cette étude s’effectue en collaboration avec 10 hôpitaux de la région de Montréal et de la Rive-Sud. Le recrutement se fait par l’entremise du personnel hospitalier des urgences. Les personnes ayant fait une tentative et admises à l’urgence de ces hôpitaux seront approchées pour participer à cette étude. La coordonnatrice du projet, Élise Ménard, délègue immédiate-ment un(e) assistant(e) de recherche à l’hôpital pour lui faire passer l’entrevue.
Cette étude, s’étendant sur plusieurs an-nées, prévoit faire le suivi de 700 personnes sur une période de 18 mois. Les suivis se tiennent 1 mois, 6 mois, 12 mois et 18 mois après la tentative. Les questionnaires détaillés couvrent aussi bien l’ensemble de l’histoire médicale et psychiatrique de chaque suicidant que leur vie professionnelle et personnelle, leurs tentatives de suicide et leur vision de l’avenir.
Après un an, plus de 100 personnes ont été rencontrées et la recherche génère déjà des pistes originales et à approfondir en prévention du suicide. Dans sa présentation, le professeur Mishara a mis l’accent sur certains résultats préliminaires particulièrement intéressants.
Bien que 80% des personnes interviewées disent qu’au moment de leur tentative de suicide elles avaient l’intention de mourir, plus de 40% d’entre elles disent qu’elles sont contentes d’être encore en vie après leur tentative. C’est là une donnée qui apporte de l’espoir puisque le désir de mourir après une tentative de suicide demeure l’un des facteurs de risque les plus importants de décès par suicide. Ce résultat justifie également « l’intervention pour garder des personnes en vie contre leur volonté », dit le professeur Mishara. En effet, dans la moitié des tentatives de suicide, la personne avait demandé de l’aide pendant la tentative ou bien l’a effectuée dans un endroit où elle savait qu’elle pouvait être trouvée et aidée.
Les personnes interviewées décrivent les problèmes qui les ont menées à leur tentative de suicide, y compris des problèmes relationnels, familiaux, de santé et financiers. Plusieurs de ces personnes proviennent de familles dysfonctionnelles. Plus d’un tiers des personnes avaient des proches ayant eux-mêmes attenté à leur vie. Près de la moitié des interviewés ont été en contact avec la violence familiale (à titre de témoins) et un grand nombre d’entre eux ont subi de la violence ou ont été violents envers les autres. Ce qui amène le professeur Mishara à dire qu’il peut y avoir un lien entre violence et suicide, lien que Freud lui-même n’avait sans doute pas vu.
La façon dont les interviewés évaluent les formes d’aide reçues a suscité beaucoup d’intérêt parmi l’assistance de l’Institut. Près du quart des participants à la recherche ont fait mention à leurs pharmaciens de leurs problèmes précédant la tentative. De tous les groupes et professions avec lesquels les suicidants sont entrés en contact, les pharmaciens est celui qu’ils ont jugés le plus aidant. De même, les groupes d’entraide, les religieux, les patrons et milieux de travail reçoivent des cotes élevées. À l’autre extrémité du spectre, 42% des interviewés affirment que les psychologues leur ont été de peu d’aide.
Les connaissances acquises lors de cette recherche permettront éventuellement le développement de stratégies de prévention et d’intervention plus efficaces."

extrait Info-crise, bulletin d'information du centre CRISE, Montréal, VOLUME 1, NUMÉRO 1 2011






INFO + :

Retrouvez également sur le site crise.ca les comptes-rendus de Institut d'été 2011 " La vie après une tentative de suicide" qui a eu lieu du 1er au 3 juin 2011 .
" Chaque année au Québec, près de 30 000 personnes font une tentative de suicide. Certaines d’entre elles souffriront de séquelles importantes au plan psychologique ou physique. Par quels moyens ces personnes parviennent-elles à redonner un sens à leur vie après avoir tenté d’y mettre fin prématurément? Quels sont les enjeux entourant leur réinsertion à l’intérieur de leur famille, de leur cercle d’amis, de leur milieu de travail? Quelles sont les interventions prometteuses auprès de cette clientèle? À partir de témoignages éclairants et de conférences offrant une diversité de perspectives cliniques et théoriques, cet Institut d’été vise à identifier les conditions qui favorisent le rétablissement après une tentative de suicide et les moyens à même de soutenir leur implantation. Près de 80 personnes ont assisté à chacune des journées. Les présentations des conférenciers sont disponibles" lire la suite

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