Pages

vendredi 30 décembre 2011

MANIFESTATION EUROPE

The 14th European Symposium for suicide & suicidal behavior that will be held in Tel-Aviv, Israel from September 3-6, 2012

http://www2.kenes.com/esssb14/pages/home.aspx

EPIDEMIO : SUICIDE EN EUROPE

Dossier INSEE
Taux de décès par suicide dans l'Union européenne
Commentaire
Bien que des facteurs culturels peuvent influencer le taux officiel de morts par suicide, cet indicateur peut être considéré comme un indicateur de santé mentale.
Dans l’ensemble de l’Union européenne, le taux de suicide a décliné à un rythme annuel de 1,9% entre 2000 et 2008. La baisse est sensible pour les 15-19 ans et les plus de 85 ans. En revanche le taux de suicide a légèrement augmenté pour les 50-54 ans, en lien sans doute avec la crise économique et le chômage.
Au sein de l’Europe, la France se situe parmi les pays à taux élevé de suicide. Avec un taux de 14,9 pour 100 000 habitants, elle est nettement au dessus de la moyenne européenne (9,8 pour 100 000 habitants). Les comparaisons internationales posent toutefois problème du fait de la différence éventuelles dans la qualité et l’exhaustivité des déclarations.

source : http://www.insee.fr/fr/themes/tableau.asp?reg_id=98&ref_id=Suicide

jeudi 29 décembre 2011

REGARD ACTEURS SOCIAUX SUICIDE AGRICULTEUR


François Régis Lenoir, agriculteur et psychologue - Etre indépendant n’empêche pas de créer du lien social
( Publié le 27/12/2011 sur terre-net.fr/ )
Problèmes relationnels ou familiaux, isolement, endettement, « paperasses », santé, management, conjoncture, météo... Les facteurs de stress ou de « mal être » ne manquent pas. François-Régis Lenoir est à la fois agriculteur et psychologue, il s’intéresse à l’Homme pour comprendre la structure des exploitations agricoles. Selon lui, une des solutions pour être bien dans son métier, serait de savoir créer davantage de liens sociaux.

Selon François-Régis Lenoir, « il n’y a pas d’économie sans hommes. Pour comprendre les structures agricoles, il est essentiel d’intégrer du complexe et de l’irrationnel. Cela permet par exemple d’expliquer les désaccords entre agriculteurs au sein d’une Cuma ou avec un salarié, et même, pourquoi certains achètent des tracteurs surdimensionnés par rapport à leurs besoins. » 

 « Les agriculteurs qui peuvent transmettre leur exploitation ne vont pas bien, et ceux qui ne peuvent pas transmettre ne vont pas bien non plus ! Les premiers s’inquiètent pour l’avenir de leurs enfants, les seconds se dévalorisent sur leur incapacité à transmettre leur métier », commente François-Régis Lenoir lors d’une conférence organisée à l’occasion de l’Assemblée Générale du Btpl (Bureau technique de la promotion laitière). Cet agriculteur des Ardennes est également docteur en psychologie sociale et professeur d’université. Un parcours atypique qui l’amène à s’intéresser aux stress et autres maux récurrents dans la profession agricole.

En collaboration avec la Msa, François-Régis Lenoir cherche à comprendre la « structure humaine » des exploitations. Selon lui, il y a une confusion entre les besoins d’indépendance et d’autonomie légitimes des agriculteurs, et le sentiment d’isolement. Avec trois fois plus de suicides dans le milieu agricole que dans l’ensemble de la population active, « la nécessité d’amener davantage de liens sociaux, d’entraide et de partage de compétences est réelle. Il y a un décalage entre le phénomène d’individualisme et la difficulté à aller chercher de l’aide lorsqu’on en a besoin », signale-t-il. Selon Florent Bouvard, administrateur à la Fncuma et agriculteur dans l’Ain : « la Cuma reste l’un des derniers endroits où l’on a l’occasion de rencontrer du monde. Mais il réside encore aujourd’hui une grande pudeur à parler de ses problèmes ».
« Les personnes en avance aujourd’hui, le seront encore plus demain »

Une récente étude menée auprès d’éleveurs laitiers a permis d’identifier les nombreux facteurs de stress chez les exploitants. Il en ressort, par exemple, que les laitiers en Gaec sont souvent stressés par la qualité des relations entre associés. Ou alors, que les femmes sont plus tourmentées par l’endettement, tandis que les hommes s’inquiètent des pannes de machines.

« Les personnes qui arrivent à nommer leurs peurs sont mieux à même de vaincre leur stress. Cela demande un effort analytique, car de nombreux facteurs de stress sont liés à des éléments sur lesquels l’agriculteur ne peut pas agir directement tels que la météo, la conjoncture économique, les réglementations… Certains ruminent les problèmes au lieu de réfléchir aux solutions et alternatives possibles, » note François-Régis Lenoir. Le manque de visibilité dans l’avenir entraine des difficultés à prendre des décisions. Aussi, « nous remarquons que les agriculteurs qui sont engagés par un mandat (électoral, syndical, associatif,…) ont le sentiment de mieux contrôler la situation et prennent des décisions plus aisément. »

En fait, l’agriculteur n’a pas réellement d’épaule sur laquelle il peut se reposer. Alors que le salarié d’une entreprise peut s’appuyer sur ses collègues, l’agriculteur a peu de soutien et se sent rapidement pris en étaux entre l’amont et l’aval. « En effet, les banques, les conseillers, les technico-commerciaux ne sont pas des collaborateurs directs de l’exploitation et cherchent légitiment à tirer profit de leurs activités », fait remarquer François Régis Lenoir.

Les compétences sociales, ça s’apprend !

« Nous avons tendance à penser à tort, que l’agriculture ne fait qu’un ; alors que les filières et les agriculteurs ne se ressemblent pas. C’est un milieu très hétérogène avec des profils variés. Les différences se font de plus en marquées entre "paysans", "agriculteurs" et "entrepreneurs". Les personnes qui sont en avance aujourd’hui le seront encore plus demain. »

Manager une équipe ou un salarié, cela s’apprend, ce n’est pas inné. Les compétences requises dépendent certes de son propre parcours, de son expérience mais elles devraient surtout être enrichies par de la formation. Il faut essayer de donner de la méthode aux agriculteurs pour apprendre à travailler en groupe », explique l’agriculteur-psychologue. Il peut s’agir par exemple d’être à l’écoute, d’avoir de l’empathie, de la sociabilité, etc. Le bon développement d’une équipe de travail débute par l’énonciation des objectifs et de la façon dont on résoudra les problèmes qui surviendront tôt ou tard.

« Lorsque l’organisation est trop "monolitique", autrement dit, trop verticale avec des liens de subordination trop prononcés, les relations tendent à se dégrader. Il faut mettre en place des mesures préventives, comme la formation au management, avant de se retrouver devant des exploitations en situation critique. »


Source : Terre-net Média
Auteur : Robin Vergonjeanne
Tous droits de reproduction réservés - Contactez Terre-net

RESEAUX SOCIAUX ET PREVENTION DU SUICIDE


Facebook veut prévenir les suicides
AFP Publié le 14/12/2011sur Figaro.fr
Facebook a lancé pour les utilisateurs canadiens et américains un outil de prévention des suicides permettant de signaler les messages suggérant que leurs auteurs envisagent de mettre fin à leurs jours.

    Une fois le message signalé, l'application envoie à son auteur un courrier électronique lui conseillant d'appeler un numéro d'urgence ou de discuter en ligne avec un spécialiste. "Nous sommes fiers (...) d'offrir de nouvelles possibilités pour aider les personnes en difficulté", a déclaré dans un communiqué Joe Sullivan, responsable de la sécurité du réseau social aux 800 millions de membres.

    L'application, lancée hier, a été conçue dans le cadre d'une collaboration avec une organisation américaine de lutte contre le suicide, National Suicide Prevention Lifeline. L'organisation, qui gère 70.000 appels par mois, travaille avec Facebook depuis 2006. Ce partenariat "a permis à des utilisateurs de Facebook de trouver rapidement de l'aide quand ils en avaient le plus besoin", a assuré M. Sullivan.

    "Nous avons appris (...) qu'il y avait beaucoup de personnes en difficulté qui ne sont pas à l'aise avec un téléphone", a expliqué un responsable de l'organisation, John Draper. "Cette nouvelle application leur donne un moyen d'obtenir l'aide dont elles ont besoin quand elles le souhaitent".

    Près de 100 suicides ont lieu chaque jour aux Etats-Unis, selon la directrice générale de la Santé publique, Regina Benjamin, qui a salué dans un communiqué le partenariat entre le réseau social et l'organisation contre le suicide.


AUTRES ARTICLES SUR LE SUJET :
Société 2.0
Facebook veut prévenir le suicide avec son tchat
Julien L. - publié le Mercredi 14 Décembre 2011 à 15h11 - posté dans Société 2.0

Facebook met en place de nouvelles mesures pour préserver ses membres. Face au risque du suicide, le réseau social propose aux internautes américains un nouvel outil permettant à la personne fragilisée de rentrer en contact avec un interlocuteur spécialisé, via le service de discussion instantanée, afin de lui apporter une écoute.

Avec plus de 800 millions d'utilisateurs inscrits sur son réseau, Facebook est confronté chaque jour à des situations très diverses, dont certaines sont particulièrement graves. Le site communautaire est ainsi régulièrement appelé à lutter contre les contenus illicites et à préserver son espace du racisme, de l'homophobie et de tout autre comportement inapproprié.

Facebook doit également agir en amont pour prévenir le suicide. Depuis le début de l'année, un dispositif d'alerte a été mis en place afin de permettre aux utilisateurs de prévenir le réseau social lorsqu'un message posté par un contact laisse penser qu'il veut en finir. Actif depuis quelques mois, l'outil aurait ainsi permis d'éviter à des personnes fragilisées de se suicider, grâce à l'intervention rapide des autorités.

Désireux d'améliorer sa réactivité face à la détresse de certains internautes, Facebook est en train d'expérimenter un nouvel outil aux États-Unis. En partenariat avec Lifeline, le réseau national américain de prévention du suicide, le site est en train de tester un système qui permet de se connecter instantanément avec un interlocuteur qui sera là pour fournir une écoute à la personne en difficulté.

"L'un des grands objectifs ici est de fournir à la personne en détresse l'aide appropriée aussi vite que possible" a expliqué l'un des responsables de Facebook, Fred Wolens, cité par le blog du Time, Techland. Pour cela, le soutien psychologique et l'écoute pourront notamment passer par le service de discussion instantanée intégré au réseau social, afin de gagner du temps.

Car le temps est l'une des données clés lorsqu'une personne songe au suicide. "La science nous montre que les personnes ont moins de pensées suicidaires lorsqu'il y a une intervention rapide" a expliqué Lidia Bernik, en charge du projet chez Lifeline. "Nous avons entendu tant de personnes disant qu'elles voulaient parler à quelqu'un mais ne voulaient pas téléphoner. La discussion instantanée est parfaite pour ça".

Facebook a commencé à prendre des mesures contre le suicide suite au décès d'une utilisatrice du réseau social. Celle-ci s'est donnée la mort le jour de Noël par overdose en 2010 et avait prévenu de ses intentions sur le site. Plusieurs amis avaient répondu au message, mais aucun n'avait pu donner l'alerte. Facebook avait alors été fortement pointé du doigt pour ne pas avoir su réagir à temps.

Avec ces nouveaux outils, qui seront très certainement amenés à être généralisés dans les autres pays, Facebook espère démontrer son implication dans la prévention du suicide. À Techland, Fred Wolens a toutefois rappelé que le site communautaire ne peut pas suivre avec précision les milliards de messages et de contenus que s'échangent chaque jour les membres.

Rappelant qu'aucun algorithme n'est assez précis pour évaluer l'humeur de chaque utilisateur, Fred Wolens a invité les utilisateurs à agir lorsqu'ils voient des publications suicidaires sur Facebook. "Les seules personnes qui peuvent avoir une idée réelle de ce qui se passe, ce sont vos proches" a-t-il expliqué. De son côté, Facebook met à disposition les outils d'alerte.

Lorsqu'un utilisateur cherche le mot-clé "suicide" dans l'aide de Facebook, une série de questions / réponses est proposée afin de le guider. Il est possible de signaler directement du contenu suicidaire, mais le formulaire à remplir n'est guère visible, puisqu'il faut chercher le lien hypertexte dans les questions / réponses fournies par le site communautaire.

http://www.numerama.com/magazine/20927-facebook-veut-prevenir-le-suicide-avec-son-tchat.html

Article presse Hong Kong un taux de suicide élevé


Hong Kong : un taux de suicide élevé et apparition fréquente en ligne de « journal suicidaire »

Sur http://french.peopledaily.com.cn/VieSociale/7690773.html

Le quotidien hongkongais « Ta Kung Pao » rapporte que selon les statistiques établies par le Centre de l'étude anti-suicide du Club jockey de l'Université de Hong Kong, en 2010 dans le territoire, il y a eu quatorze personnes décédées par suite de suicide parmi tous les cent mille habitants de la ville et que pour ce chiffre-là, il n'y a pas eu de changement notable et sensible par rapport aux deux dernières années, mais il est toujours plus élevé comparé à celui des principaux pays occidentaux, dont la Grande-Bretagne, la France et les Etats-Unis.

Ye Zhao Hui, Inspecteur général dudit Centre, a indiqué que le taux de suicide a tendance à grimper pour les jeunes Hongkongais dont l'âge varie entre 15 et 24 ans. D'après les données statistiques établies, le taux de suicide qui était de sept pour toutes les cent mille personnes en 2007 a grimpé continuellement pour atteindre l'année dernière treize, ce qui a à peu près doublé au cours des trois années écoulées. Pour ce qui est du genre masculin, le taux de suicide a haussé de trente pour cent durant la période allant de 2008 à 2009.

Ces dernières années, il est apparu de plus en plus fréquemment au sites internet et aux blogs des relations mondaines, des « groupes collectifs suicidaires » et des « journaux de suicide » dont les auteurs sont des jeunes. Au mois de mai de l'année dernière, il y a eu quatre lycéens qui ont écrit leurs dernières volontés (à peu près cinq mille mots) sur leur blog personnel, puis ils s'étaient précipités dans le vide en sautant du septième étage de leur école et ils ont été tués sur le coup devant un grand nombre d'enseignants et d'élèves de l'école. En septembre dernier, une petite fille de douze, qui s'est suicidée, avait avant de commettre son geste fatal révélé au site internet des relations mondaines qu'elle a depuis longtemps « l'envie de s'en aller » à cause de sa « frustration passionnelle ».

Etant donné que la plupart des jeunes utilisent souvent l'internet pour confier et épancher leur sentiment, et surtout leur souci et leur peine, le SBHK (Samaritan Befrienders Hong Kong) a commencé, depuis trois années auparavant, à chercher en ligne les blogs des internautes qui ont tendance au suicide. En juin dernier, il commence à coopérer avec le réseau social Facebook pour trouver tout usager qui a l'idée de suicide et pour l'aider à ôter cette idée de sa tête. Un responsable du Centre susmentionné a indiqué que pour la plupart des jeunes qui pensent au suicide, ses principales raisons sont les suivantes : mauvais résultat de leurs études, déception ou désillusion dans leurs relations mondaines, déboire passionnel, séparation de leurs parents, dissolution familiale,... etc.
Source: le Quotidien du Peuple en ligne 

***

EPIDEMIOLOGIE COMPORTEMENTS SUICIDAIRES Belgique


Surveillance des comportements suicidaires par le réseau de médecins vigies
par Nicole Boffin, Nathalie Bossuyt, Katrien Vanthomme et Viviane Van Casteren*
Institut Scientifique de Santé Publique (ISP)  de Bruxelles

RÉSUMÉ
Le réseau belge des médecins vigies a enregistré tous les actes suicidaires durant 3 périodes. Parallèlement, la présente étude a évalué l’incidence des suicides et des tentatives de suicides au cours de ces 3 périodes. Également, elle a évalué l’implication des médecins généralistes dans les premiers soins.
Mots-clefs : suicide, tentative de suicide, surveillance sentinelle.
La Revue de la Médecine Générale n°287 • novembre 2011



***

Communiqué de la croix rouge prévention du suicide en prison


Communiqué
Les sentinelles du désespoir
Croix Rouge Française - 16/12/2011 09:00:00
En Espagne, on les appelle les anges gardiens, en Angleterre les confidents. En France, ils ont été baptisés codétenus de soutien. Des hommes formés à l'écoute et au repérage des personnes détenues présentant un risque suicidaire ou une souffrance psychologique.
Cette mesure s'inscrit dans le cadre du plan renforcé de prévention du suicide du 18 août 2009. Calqué sur le modèle de nos voisins européens, le dispositif est mené actuellement à titre expérimental depuis février 2010 sur trois sites : les maisons d'arrêt de Villepinte (93), de Strasbourg (67) et de Gradignan (33).
Gradignan

Avant d'expliquer la mission des codétenus de soutien, il convient de planter le décor. Conçue en 1968, la maison d'arrêt de Gradignan est vouée à une destruction prochaine pour être reconstruite sur le même site. Peu fonctionnel, surpeuplé (plus de 400 détenus en mai 2011 pour 182 cellules), le bâtiment principal est bâti sur 6 étages où prévenus et condamnés cohabitent tant bien que mal. Moyenne d'âge : 30 ans. L'établissement connaît également un taux de suicides plus élevé que la moyenne nationale (4 suicides en 2009, 1 en 2010). Il n'en est pas moins un site pilote pour de nombreux projets et réformes. La direction d'abord, puis l'ensemble du personnel, ont ainsi adhéré à la démarche il y a un an. Les codétenus de soutien sont un dispositif parmi d'autres en matière de prévention du suicide, rappelle Isabelle Ferrier, directrice-adjointe, qui a beaucoup oeuvré pour la mise en place du projet. « C'est une évolution, pas une révolution. Il y avait auparavant les détenus-relais ou les auxiliaires d'étage. Néanmoins, il a fallu batailler pour faire accepter l'idée par tous ! (...) La pluridisciplinarité et l'adhésion de tous les acteurs concernés, en particulier du personnel médical qui se montrait réticent au départ, étaient indispensables pour la réussite du projet »», précise-t-elle. « Le sujet du suicide nous concerne tous et fait partie de notre réflexion depuis longtemps, ajoute Jean-Charles Broquere, officier pénitentiaire et lieutenant référent prévention suicide. Tout le personnel a été formé aux crises suicidaires et a appris à surmonter ses propres traumatismes grâce au Professeur en psychiatrie, Jean-Louis Terra, qui forme aujourd'hui les codétenus de soutien ». Car le suicide est un traumatisme pour tous, pour les personnes détenues comme pour les surveillants, souvent en première ligne.
Comme dans toute expérimentation, les choses évoluent dans le temps et dans la concertation. Pour accompagner la mise en oeuvre du dispositif, la Croix-Rouge française, en la personne de Michel Sanchis, bénévole à la délégation locale de Gradignan et ex-visiteur de prison, a été choisie. Il a été admis au sein de la commission pluridisciplinaire unique qui se tient une fois par semaine. « Il est aujourd'hui le pivot du dispositif », admet la direction.
Acteurs de la vie carcérale
Michel met sa casquette d'animateur chaque mardi après-midi. Son rôle consiste à écouter et accompagner les codétenus de soutien dans leur mission. Pendant deux heures, il pilote la réunion de partage durant laquelle ils dressent le bilan de la semaine écoulée. Antonin, rattaché au 3ème étage, s'inquiète de plus en plus pour un jeune détenu « sous tension ». Ce dernier attend depuis 9 mois la décision sur son transfèrement en centre de détention et se désespère de ce silence. « Il faut lui donner une explication et vite, il n'en peut plus », dit-il. Un autre homme est très angoissé à l'approche de son jugement. Michel l'ajoute à la liste des personnes à surveiller ; liste qu'il transmettra à la commission pluridisciplinaire unique. Cédric prend la parole à son tour. Auxiliaire au quartier des arrivants, particulièrement sensible, il profite de la distribution des repas pour discuter avec les détenus et repérer les personnes en souffrance. Il a remarqué un jeune « qui ne mange plus et dépérit à vue d'oeil ». Un autre, libérable sous peu, lui a confié sa peur de sortir et de retomber dans un entourage néfaste. A sa demande, Cédric a adressé un courrier à son tuteur, suggérant de lui trouver un nouveau logement. Pas de réponse. « Il faudrait faire intervenir le SPIP* pour accompagner sa sortie », propose Michel. Puis vient le tour de Tijani, qui, lui, est régulièrement confronté au chahut du 5ème étage, où se trouvent les prévenus. L'un d'entre eux, surveillé étroitement, est toujours très angoissé. « Dans ces moments-là, il est capable de se faire du mal, de se cogner la tête contre les murs, de faire des crises. Néanmoins, il semble très attaché à sa famille, je ne crois pas qu'il passe à l'acte », estime Tijani. Deux autres détenus vivent mal leur cohabitation. « Peut-être faudrait-il simplement les changer de cellule », propose-t-il. Il en va ainsi de chaque séance hebdomadaire, lieu d'échange, d'observations partagées, de recommandations, dans une totale transparence et une confiance réciproque.
« Les choses ont beaucoup évolué par rapport au démarrage de l'expérimentation, raconte Michel. Ces hommes ont radicalement changé. Pour moi, les codétenus de soutien sont redevenus des citoyens, ils ont retrouvé une utilité sociale en milieu fermé. C'est gratifiant, au-delà même de nos espérances ! ». « Oui, ils ont acquis leur légitimité », confirme l'officier pénitentiaire. Nous avons établi une confiance à double sens. C'est surtout la relation avec les surveillants qui a changé. Les préjugés et les craintes initiaux sont tombés des deux côtés. Ils se transmettent maintenant les informations sans même passer par la direction, ce qui est le signe de la réussite ! (...) Il est possible également qu'aux yeux des codétenus de soutien nous ayons nous aussi, administration, changé de statut... Ils ont admis, je pense, nos difficultés. » La mission est donc parfaitement intégrée dans l'organisation de l'établissement. Pour preuve, les portes des cellules des codétenus de soutien restent ouvertes une grande partie de la journée.
Etre présent partout et à tout moment
Les détenus viennent désormais se confier spontanément aux codétenus de soutien, dans la cour où à d'autres moments choisis. « Les codétenus de soutien ont la capacité, par leur statut, d'être présents partout et à tout moment, explique le directeur de la maison d'arrêt, Philippe Audouard, quand nos systèmes de prévention du suicide, bien qu'efficaces, restent insuffisants. Les codétenus sont là en dehors des horaires de consultations de l'hôpital général ou du service psychiatrique, en dehors des horaires de bureau et surtout à la sortie des parloirs, quand les détenus se retrouvent face à leur souffrance. Ils sont également en contact avec une catégorie de personnes que nous n'atteignons pas, parce qu'elle refuse le contact avec le personnel de surveillance comme avec les médecins. Si l'on est présents dans ces moments-là, on peut empêcher le passage à l'acte».
Savoir écouter, être sensibilisé aux signes extérieurs de détresse, mettre des mots sur cette souffrance, cela ne s'improvise pas. Les codétenus de soutien ont d'abord été sélectionnés selon leur profil, puis recrutés sur la base du volontariat pour être formés. Une formation sur 5 jours, composée de trois modules : la formation aux gestes de premiers secours (PSC1), aux bases du soutien psychologique et à l'écoute, prodiguée par la Croix-Rouge française, ainsi qu'une formation spécifique au repérage du risque suicidaire et au déchiffrage de certains comportements (agressivité, schizophrénie, bipolarité, dépression, etc.), sous l'égide du Professeur Terra. Fin mai, six jeunes prévenus participaient ainsi à la troisième session de formation organisée dans l'établissement. Des jeunes eux-mêmes repérés par les codétenus en activité ou la direction. « La priorité, dorénavant, est d'assurer un turnover suffisant pour ne pas manquer de codétenus de soutien. Or, nous sommes confrontés à un taux assez important de transfèrements et donc, de départs de codétenus. » Sur les 16 personnes formées en dix mois, la moitié a quitté Gradignan.

Un avant et un après
A l'unanimité, l'expérience est très positive. Le besoin d'écoute est évident et, comme le souligne le lieutenant Broquere, « l'impact de cette écoute est extraordinaire ! ». Il est encore trop tôt pour évaluer les répercutions de cette mesure sur le taux de suicide. L'évaluation nationale, actuellement en cours, sera décisive pour pérenniser le dispositif et le généraliser. D'ici là, la mission va continuer à évoluer, chacun apprenant de l'autre de jour en jour. Pour Michel Sanchis, la clé de la réussite repose sur un dialogue permanent entre tous les acteurs concernés et sur l'accompagnement des codétenus de soutien. « Le plus difficile est de garder l'esprit critique pour ne pas tomber dans l'instrumentalisation, ni du côté de l'administration, ni du côté des détenus. Le principe de neutralité de la Croix-Rouge est crucial dans ce dispositif. C'est un garde-fou », dit-il, conscient de son rôle de tampon. Une autre certitude, c'est qu'il y a un avant et un après à cette mission. Ces hommes, amenés à sortir un jour, ne seront pas les mêmes, ils l'avouent eux-mêmes. Parce qu'ils auront retrouvé - ou maintenu - leur utilité sociale en prison.

ARTICLE PRESSE SUICIDE DES AGRICULTEURS


11.12.11 à 18h02 Article sur estrepublicain.fr
Lorraine : un plan de prévention contre le suicide chez les agriculteurs 

La Mutualité sociale agricole met en place un plan de prévention contre le suicide des agriculteurs. Les chiffres explosent !

La spéculation sur les marchés agricoles, les crises alimentaires à répétition, la surproduction, la sécheresse ont eu raison des exploitations les plus fragiles.
On en parle peu. Pourtant, la souffrance en milieu agricole est une réalité. Le mal-être, le stress, la déprime voire le suicide sont monnaie courante dans les campagnes. Les chiffres officiels n’existent pas. Le ministre de l’Agriculture, Bruno Le Maire, parle de 400 suicides par an. Plus de un par jour ! L’association des producteurs de lait indépendants (Apli) donne de son côté le chiffre de 800 suicides en 2009 ! Seule certitude, le taux de suicide chez les agriculteurs est beaucoup plus élevé que pour n’importe quelle autre catégorie socioprofessionnelle de l’Hexagone.
« Nous sommes conscients que le monde agricole vit dans un contexte bien particulier », explique Claude Guglielmina, directeur de la Santé à la MSA Lorraine (Moselle, Meurthe-et-Moselle et Vosges). « Aux difficultés purement professionnelles s’ajoutent d’autres facteurs comme l’isolement, le célibat, l’éloignement des centres de décision, des structures de soins, des lieux de loisir… »
On sait bien que le revenu moyen des agriculteurs est en chute libre depuis de nombreuses années. La spéculation sur les marchés agricoles, les crises alimentaires à répétition, la surproduction, la sécheresse ont eu raison des exploitations les plus fragiles.
Derrière les chiffres, il y a des familles en détresse. Beaucoup de paysans travaillent sans compter, ne partent jamais en vacances. Sur 800.000 exploitants français, un tiers ne peut pas s’offrir de revenu décent. « Les paysans sont souvent montrés du doigt à cause des crises sanitaires », explique le Dr Patrick Allard, médecin-chef de la MSA Lorraine. « On les accuse aussi de polluer les terres avec les engrais. » Pas valorisant en effet.
Face à l’ampleur du phénomène, le ministre de l’Agriculture, Bruno Le Maire a demandé à la MSA, en mars dernier, de mettre en place un plan de prévention contre le suicide des agriculteurs. Organisé autour de trois axes :
1- mieux connaître la réalité du suicide dans le monde agricole ;
2- mettre en place des dispositifs d’écoute pour les agriculteurs en situation de détresse ;
3- créer des cellules de prévention dans chaque caisse régionale de la MSA pour repérer les agriculteurs en difficulté.
Claude Guglielmina a participé, lundi, à une journée de travail organisée par la caisse nationale de la MSA.
« En tant qu’organisme de sécurité sociale protégeant le monde agricole, exploitants ou salariés, il est de notre devoir de nous impliquer dans la prévention des risques », souligne le directeur de la Santé de la MSA Lorraine. « Il s’agit de mettre en place des cellules pluridisciplinaires pour suivre les populations à risque. Nous sommes beaucoup sur le terrain avec des conseillers en protection sociale, des travailleurs sociaux, des médecins du travail, des conseillers en prévention des risques professionnels… Mais nous n’avons pas attendu le plan national de lutte lancé par le ministre pour être vigilants. Nous sommes proches de nos assurés (60.000 en Lorraine pour la seule Assurance Maladie). »
Marcel GAY

ARTICLE PRESSE DEPECHE SUICIDE DES POLICIERS

Dépêches Le 19 décembre à 17h30 sur liberation.fr

2011 année où il y a eu le moins de suicides de policiers depuis 1996, annonce Guéant

Le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, a annoncé lundi que l'année 2011 a été celle où il y a eu "le moins" de suicides de policiers "'depuis 1996". ( © AFP Philippe Huguen)

PARIS (AFP) - Le ministre de l'Intérieur Claude Guéant a annoncé lundi que l'année 2011 a été celle où il y a eu "le moins" de suicides de policiers "depuis 1996".
Le ministre, qui assistait à la traditionnelle cérémonie des voeux de l'Unsa-Police (troisième syndicat de gardiens de la paix), a évoqué ce problème sensible parmi les forces de l'ordre et les puissants syndicats policiers.
Il a précisé, sans donner de chiffres, que 2011 a été l'année où il y a eu "le moins de suicides (...) depuis 1996".
Selon le ministère de l'Intérieur, M. Guéant a déclaré que 2011 est "l'une des années les plus basses depuis 1996".
Son entourage, interrogé par l'AFP, a indiqué que le chiffre de 2011, arrêté ces derniers jours et donc provisoire, est de 42 suicides de policiers hommes et femmes confondus.
La ministre a rappelé à cette occasion qu'il "est rare" que ces suicides soient liés à des motifs "professionnels" étant le plus souvent liés à des problèmes "personnels".
"Nous avons le devoir d'aider (vos) collègues" qui sont "dans la difficulté", a ajouté le ministre à l'adresse des policiers présents à cette cérémonie.
Les suicides dans la police sont un problème récurrent. Une étude de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) avait souligné, en 2008, que le risque de suicide dans la police était supérieur de 36% à celui du reste de la population.
Il y a chaque année une cinquantaine de suicides de policiers - avec parfois des "pics" à soixante certaines années suscitant à chaque fois une vive émotion des syndicats de police - et les fonctionnaires passant à l'acte le font majoritairement avec leur arme de service, selon les études effectuées sur le sujet.
Ceux directement liés à des conditions de travail sont très rares, relèvent ces mêmes études, et des structures d'aide et d'écoute ont été mises en place en nombre dans la police et la gendarmerie afin de traiter ces problèmes.
© 2011 AFP

AUTRE ARTICLE SUR LE SUJET


Les suicides de policiers parfois liés à des problèmes professionnels

publié le 21/12/2011 à 15:55 sur lexpress.fr

Les suicides de policiers parfois liés à des problèmes professionnels


PARIS - Le président de l'Association nationale d'action sociale des personnels de police (Anas), l'ancien syndicaliste policier Joaquin Masanet, a déclaré mercredi que les suicides de policiers sont parfois liés à des "problèmes réellement professionnels".
"Bien sûr que derrière ces drames il y a parfois des explications très personnelles", a dit M. Masanet en évoquant les suicides de policiers lors de la cérémonie de voeux de cet organisme gérant les centres de vacances de la police et son centre de soin du Courbat (Indre-et-Loire) accueillant les policiers en difficulté.
"Bien sûr que nous n'avons pas à juger de tels passages à l'acte mais, parfois aussi, ce choix d'en finir passe par l'accumulation de telles difficultés que les plus fragiles ne peuvent le supporter", a-t-il poursuivi ajoutant: "quand il ne s'agit pas de problèmes réellement professionnels car ça aussi, ça existe !".
Le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, avait annoncé lundi que l'année 2011 a été "l'une des années les plus basses depuis 1996" s'agisant des suicides de policiers lors des voeux du syndicat Unsa-police.
Son entourage, interrogé par l'AFP, avait alors précisé que le chiffre de 2011 était de 42 contre une cinquantaine chaque année en moyenne, selon les études effectuées sur ce sujet sensible parmi les forces de police.
Le ministre avait rappelé à cette occasion qu'il "est rare" que ces suicides soient liés à des motifs "professionnels", ce que confirment ces mêmes études
Pour M. Masanet, responsable syndical policier en retraite et très proche de la gauche, l'Anas a connu une année 2011 soutenue car il y a, selon lui, de "plus en plus de policiers en difficulté" ou en "grande détresse".
Il a cité en exemple un "nombre de dossiers de surendettement toujours croissant".
Les anciens ministre de l'Intérieur socialistes Pierre Joxe et Paul Quilès assistaient à cette cérémonie de voeux ainsi que le président du groupe socialiste du Sénat, François Rebsamen, responsable des questions de sécurité pour la campagne de François Hollande.
Par AFP


***

lundi 26 décembre 2011

SUICIDE ET ADDICTIONS

Recueil de données RECAP sur l'OFDT

Données 2010 : tableaux statistiques (données définitives) au format PDF ou Excel
Informations recueillies
1. Nombre de personnes prises en charge
2. Profil socio – démographiques de personnes prises en charge
3. Prise en charge
4. Produits utilisés
5. Traitements de substitution
6. Sérologies VIH et VHC
7. Hospitalisation et tentative de suicide
8. Incarcération

Mis en place en 2005 par l'OFDT, RECAP est un recueil de données continu sur les patients venus chercher de l'aide auprès des centres spécialisés de soins aux toxicomanes (CSST), des centres de cure ambulatoire en alcoologie (CCAA) et depuis leur création, des centres de soins, d'accompagnement et de prévention en addictologie (CSAPA). Il s’inscrit dans une démarche d’harmonisation des modes de collecte de données dans le champ des addictions au niveau national et au niveau européen. En savoir plus...


 
***

Pour info...

Dans le RAPPORT de la cour des comptes sur " L’organisation des soins psychiatriques : les effets du plan "psychiatrie et santé mentale" – décembre 2011
http://www.ccomptes.fr/fr/CC/documents/RPT/Rapport_public_thematique_psychiatrie.pdf

quelques petites mentions sur la prévention du suicide

***

EPIDEMIO : Parution Numero spécial BEH

BEH Bulletin épidémiologique hebdomadaire N° 47-48/2011

13/12/2011
Numéro thématique - Suicide et tentatives de suicide : état des lieux en France

A télécharger

SOMMAIRE
Éditorial

Jean-Louis Terra
Professeur de psychiatrie, Université Claude Bernard Lyon 1, France
Tentatives de suicide et pensées suicidaires en France en 2010

François Beck (francois.beck@inpes.sante.fr) et al.
Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (Inpes), Saint‑Denis, France
Cermes3 - Équipe Cesames (Centre de recherche médecine, sciences, santé, santé mentale, société), Université Paris Descartes, Sorbonne Paris Cité/CNRS UMR 8211/Inserm U988/École des hautes études en sciences sociales (EHESS), Paris, France

Résumé

En 2010, sur une période rétrospective de 12 mois, 3,9% des personnes âgées de 15 à 85 ans interrogées déclaraient avoir eu des pensées suicidaires et 0,5% avoir fait une tentative de suicide (TS). Si le taux de TS déclarées au cours de la vie semble stable depuis 2000 (environ 6%), le taux de TS au cours des 12 derniers mois est supérieur à celui observé en 2005. Globalement, la fréquence des TS déclarées au cours des 12 derniers mois diminue avec l’âge, tandis que la survenue d’idées suicidaires est maximale entre 45 et 54 ans. Le genre est une variable importante : les femmes sont plus nombreuses que les hommes à avoir pensé au suicide et à avoir effectué une TS au cours de l’année. Le facteur de risque le plus important dans la survenue à la fois des pensées suicidaires et des TS est le fait d’avoir subi des violences (sexuelles mais aussi non sexuelles). Les autres facteurs associés aux pensées suicidaires et/ou aux TS sont le fait de vivre seul, la situation de chômage, un faible niveau de revenu, et la consommation de tabac. Quelques facteurs de risque sont spécifiques au sexe ; c’est le cas d’une consommation d’alcool à risque chronique chez les femmes.
Mots-clés : Suicide, pensées suicidaires, addiction, santé mentale, genre, violence
Hospitalisations pour tentatives de suicide entre 2004 et 2007 en France métropolitaine. Analyse du PMSI-MCO

Christine Chan-Chee (c.chan-chee@invs.sante.fr) et al.
Institut de veille sanitaire, Saint-Maurice, France

Résumé

Le Programme de médicalisation des systèmes d’information (PMSI) a été utilisé pour l’analyse des hospitalisations pour tentatives de suicide (TS).
En France métropolitaine, entre 2004 et 2007, un total de 359 619 séjours pour TS ont été comptabilisés en médecine et chirurgie, correspondant à 279 843 patients, soit environ 90 000 hospitalisations pour 70 000 patients par an. Au cours des quatre années étudiées, 84,1% des patients ont été hospitalisés une seule fois et 15,9% des patients ont été hospitalisés plusieurs fois pour TS. Quelle que soit l’année, les séjours féminins ont représenté 65% de l’ensemble des séjours pour TS. L’absorption de médicaments était le mode opératoire des TS de loin le plus fréquent, concernant 79% des TS hospitalisées, soit entre 67 000 et 79 000 séjours hospitaliers par an. Le taux de séjours pour TS était de 16,9 pour 10 000 habitants (12,4 pour 10 000 hommes et 21,2 pour 10 000 femmes). Les séjours hospitaliers pour TS concernant les adolescentes de 15 à 19 ans présentaient les taux les plus élevés, avoisinant 43 pour 10 000. Les régions du Nord et de l’Ouest, à l’exception de l’Île‑de‑France et des Pays‑de‑la‑Loire, avaient des taux standardisés supérieurs au taux national chez les hommes et chez les femmes.
Le taux de ré‑hospitalisation pour TS progressait de 14,0% à 12 mois jusqu’à 23,5% à 48 mois sans différence selon le sexe ; il était plus élevé parmi les 30-49 ans et chez les patients ayant un diagnostic psychiatrique.
Cette étude montre l’ampleur du phénomène suicidaire en France, souligne la nécessité de compléter la surveillance des TS et de mettre en place des actions de prévention et de prise en charge de certains groupes de population particulièrement vulnérables.
Mots-clés : Tentatives de suicide, hospitalisation, France
Évaluation de la qualité et amélioration de la connaissance des données de mortalité par suicide en France métropolitaine, 2006

Albertine Aouba (albertine.aouba@inserm.fr) et al.
Centre d’épidémiologie sur les causes médicales de décès (Inserm‑CépiDc), Le Kremlin-Bicêtre, France

Résumé

Introduction – Un certain nombre de suicides ne sont pas connus à partir de la statistique nationale des décès. Certains sont, en particulier, enregistrés en tant que causes inconnues de décès ou morts violentes dont l’intention n’est pas déterminée. La sous‑évaluation du nombre de décès par suicide a été estimée à 20% à la fin des années 1990. Compte tenu de l’évolution des méthodes de certification et de codification, cette étude présente une analyse de la qualité et de l’exhaustivité des données de mortalité par suicide en France métropolitaine actualisée sur des données plus récentes et propose des recommandations pour une amélioration de la statistique nationale des décès par suicide.
Méthode – L’étude est basée sur l’ensemble des décès survenus en France métropolitaine durant l’année 2006. À partir d’un échantillon aléatoire de 500 décès concernant des causes pouvant « masquer » des suicides, une enquête rétrospective auprès des médecins certificateurs a permis d’évaluer la part de suicides parmi ces causes et de proposer une estimation corrigée des effectifs et taux de décès de la statistique nationale.
Résultats – En 2006, un total de 10 423 décès par suicide a été enregistré en France métropolitaine. L’investigation des groupes de causes de décès pouvant « masquer » un suicide, a identifié un certain nombre de décès par suicide et conclut à une sous‑estimation de 9,4% du nombre officiel de décès. Après correction, le nombre de suicide passait, chez les hommes, de 7 593 à 8 250 (+8,7%) et chez les femmes de 2 830 à 3 154 (+11,5%). La situation des régions face au suicide est peu modifiée après prise en compte des taux standardisés corrigés de décès.
Conclusion – L’étude souligne l’importance d’obtenir l’ensemble des informations sur les causes médicales de décès, en particulier après enquête médico‑légale. De plus, l’information sur les circonstances des morts violentes est également essentielle pour l’obtention d’une statistique fiable, surtout pour un indicateur aussi sensible que le suicide. Des recommandations impliquant une collaboration entre les ministères de la Santé, de la Justice et du CépiDc ainsi qu’une évolution du certificat de décès sont proposées.
Mots-clés : Suicide, causes de décès, données de mortalité, situation épidémiologique, régions, France
Risque suicidaire et activité professionnelle

Christine Cohidon (christine.cohidon@univ-lyon1.fr) et al.
Unité mixte de recherche épidémiologique et de surveillance en transport, travail et environnement (Umrestte), InVS-UCBL-IFSTAR, Lyon, France
Institut de veille sanitaire, Saint-Maurice, France

Résumé

Introduction – L’objectif de cette étude est de décrire le risque suicidaire selon l’emploi. Elle s’appuie sur les données de la phase pilote en région Rhône‑Alpes du programme de surveillance de la santé mentale selon l’activité professionnelle « Samotrace », développé à l’Institut de veille sanitaire (InVS).
Matériel et méthodes – L’échantillon a été constitué par tirage au sort aléatoire au sein d’une population de salariés, surveillée par un réseau d’environ 80 médecins du travail, entre janvier 2006 et mars 2008. Le risque suicidaire a été exploré par le questionnaire diagnostique Mini, administré par le médecin du travail. L’emploi était décrit par la profession et le secteur d’activité. Le risque suicidaire est ici décrit selon le sexe, l’âge, la catégorie sociale et le secteur d’activité.
Résultats – Le risque suicidaire concerne près de 10% des femmes et 7% des hommes. Chez les hommes, ce risque suit un gradient social, les catégories sociales les plus favorisées étant les moins concernées. Bien que les résultats ne soient pas significatifs, le secteur de la santé et de l’action sociale et celui des transports et communications pourraient être plus particulièrement concernés. Chez les femmes, le risque suicidaire selon l’emploi est moins contrasté.
Conclusion – L’identification de populations vulnérables, en particulier avec un risque suicidaire élevé, devrait aboutir à la mise en place d’actions de prévention spécifique.
Mots-clés : Risque suicidaire, salariés, France, catégorie sociale, secteur d’activité
L’augmentation du suicide en prison en France depuis 1945

Géraldine Duthé (geraldine.duthe@ined.fr) et al.
Institut national d’études démographiques, Paris, France

Résumé

Introduction – En France, le niveau de suicide était, en 2011, bien plus élevé en prison qu’en population générale. Nous sommes revenus sur l’évolution du taux brut de suicide en prison depuis 1945 et avons essayé de comprendre les tendances observées.
Matériel et méthodes – Le taux de suicide en prison en France métropolitaine a été comparé depuis 1945 à celui observé en population générale masculine (de 15 à 59 ans). Des données sur trois ans et demi d’observation de séjours sous écrou provenant du fichier national des détenus de la direction de l’administration pénitentiaire (DAP) ont permis de confirmer certains facteurs de risque identifiés dans la littérature. Les données annuelles de la DAP ont été mobilisées pour décrire les évolutions survenues dans la population écrouée ayant pu jouer un rôle dans l’évolution du suicide.
Résultats – De 1945 à 2010, le niveau de suicide en prison a beaucoup augmenté, passant de 4 à 19 pour 10 000 personnes, et s’est distingué du niveau observé en population générale. À partir de 1955, la proportion de femmes est devenue marginale et les effectifs de la population écrouée ont augmenté. Après avoir progressé, la part des prévenus a diminué. Plus récemment, les aménagements des courtes peines se sont développés. La part des personnes condamnées pour agression sexuelle a augmenté ainsi que, plus récemment, celle des personnes condamnées pour violence volontaire.
Discussion-conclusion – Les conditions carcérales et le profil social et sanitaire des personnes détenues n’ont pas pu être étudiées dans le temps, mais les modifications du profil pénal des détenus ont probablement joué un rôle important dans la hausse du suicide.
Mots-clés : Suicide, évolution, facteurs, population carcérale, France
Les minorités sexuelles face au risque suicidaire en France

Jean-Marie Firdion (jean-marie.firdion@wanadoo.fr) et al.
Équipe de recherche sur les inégalités sociales, Centre Maurice Halbwachs, Paris, France

Résumé

Depuis les années 1990, de nombreuses études se sont penchées sur le risque suicidaire des minorités sexuelles, aboutissant à des estimations de risque majoré. Les résultats obtenus en France confirment les observations relevées dans la littérature internationale. L’hypothèse de l’homophobie comme facteur de risque du comportement suicidaire est la plus solide pour expliquer la prévalence plus élevée de tentatives de suicide dans les populations homosexuelle et bisexuelle. Les phénomènes d’exclusion, de mépris et de stigmatisation peuvent en effet conduire à une perte d’estime de soi, de confiance dans l’avenir et dans les autres. Des stratégies de prévention spécifiques sont à mettre en oeuvre ou à renforcer, notamment en direction des jeunes, pour lutter contre des phénomènes de bouc émissaire et de mal-être social.
Mots-clés : Suicide, épidémiologie, facteurs psychosociaux, identité sexuelle, homosexualité, non‑conformité de genre


INFO + : Revue de Presse
A ecouter : FrenquenceM Psychiatrie Journal audio des psychiatres du 22/12/2011

***


vendredi 9 décembre 2011

BLOG En vacances !!!

Le blog d'infosuicide.org part en vacances et sera de retour le 27 decembre 2011...


***



BD : Sous l'entonnoir, Sibylline, Natacha Sicaud

Natacha Sicaud dessine, Sybilline écrit. Sous forme d'une bande dessinée, ce récit autobiographique retrace le parcours de vie d'Aline. À 7 ans, l'enfant perd sa mère qui met fin à ses jours. À l'adolescence, c'est elle qui souhaitera passer à l'acte suicidaire. De l'envie de mourir à l'expérience des soins en service psychiatriques et aux entretiens thérapeutiques, un témoignage singulier sur les envies de mort, ou plutôt de renaissance, à l'adolescence.




Sous l'entonnoir
Sibylline, Natacha Sicaud
Delcourt, octobre  2011
144 p.


Source info www.jdpsychologues.fr

***

jeudi 8 décembre 2011

REVUE DE PRESSE RAPPORT OIP : SUICIDE PRISON

Prisons : beaucoup trop de suicides  Par Benoist Pasteau
Publié le 7 décembre sur europe1.fr Un rapport de l'OIP montre du doigt les mauvaises conditions générales d'incarcération en France.

L'Observatoire des prisons a rendu un rapport sans concession sur la situation en France.

C'est un document d'envergure qu'a remis mercredi l'Observatoire international des prisons (OIP). Dans un livre de près de 350 pages, l'OIP dresse le bilan de l'univers carcéral de 2005 à 2011. Europe1.fr vous présente les points marquants de ce rapport attendu.

Trop de suicides. La France présente l'un des taux de suicide carcéral les plus élevés de "l'Europe des Quinze", résume le rapport. Un taux qui a été multiplié par cinq en cinquante ans. "En 2003 et 2010, la fréquence des suicides, un tous les trois jours, et le taux de mortalité par suicide (14,6/10.000 détenus) sont dramatiquement identiques", souligne l'OIP, qui rappelle qu'on se suicide 5 à 6 fois plus en prison qu'en dehors. Le rapport conclut que les autorités devraient faire plus de prévention sur le suicide en prison.

Trop de répression. Entre 2005 et 2010, pas moins de 18 nouvelles lois pénales ont été adoptées pour lutter contre la récidive. L'OIP les juge "inefficaces voire contre-productives". Il s'appuie sur deux études qui montrent que les taux de récidive les moins élevés concernent les libérés conditionnels (39%) et les condamnés à une peine alternative (45%), suivis des bénéficiaires d'un aménagement de peine dont le bracelet électronique (55%). Au contraire, ceux qui récidivent le plus sont ceux qui ont purgé la totalité de leur peine avec 63% de récidive dans les cinq ans qui suivent la libération.

Des conditions d'incarcération "indignes". C'est le mot employé dans le rapport. La raison principale : la surpopulation. En six ans, "le nombre moyen de personnes incarcérées passe de 58.288 à 60.761, soit un accroissement de 4%", rappelle le rapport. Dans le même temps, la construction de nouvelles cellules prend du retard… conduisant à la condamnation régulière de l'état pour des conditions de détention "n'assurant pas le respect de la dignité". C'était le cas à Rouen, en 2008, où trois détenus se partageaient une cellule de 12m2.

Ça pourrait l'être aussi à Nouméa, où jusqu'à six détenus sont entassés dans les cellules. L'aération défectueuse, l'absence de cloisonnement des toilettes, sont également montrées du doigt dans le rapport de l'OIP. Par ailleurs, le contact avec l'extérieur est encore insuffisant. "Seules 17 des 191 prisons" sont pourvues d'unité de vie familiale", un lieu au sein de la prison où les détenus peuvent recevoir leur famille. Le droit des détenus à la liberté d'opinion et d'expression n'est pas reconnu en France.

La santé des détenus pose question. L'OIP dresse ce constat : "les conditions d'hygiène et de surpopulation" sont incompatibles "avec un bon niveau de santé". Les expertises approfondies des détenus sont rares, et la prison n'est pas un lieu de soin. Or "plus de 20% des détenus seraient atteints de troubles psychotiques", ajoute le rapport, qui déplore des "conditions d'hospitalisation désastreuses", quand il y en a. "les patients sont placés dans des chambre d'isolement aux murs nus, sans mobilier, et sont fréquemment attachés à leur lit". L'OIP regrette la "timide évolution" concernant le quartier disciplinaire, dont la durée maximale est passée de 45 à 30 jours… "alors qu'elle est moitié moindre" chez nos voisins.

Un salaire ridicule. Les rares détenus qui travaillent (24%) doivent se contenter de 318 euros pour un temps plein. Hors le coût mensuel de la vie intramuros s'élève à plus de 200 euros, rappelle le rapport de l'observatoire. Mais le travail en détention reste un privilège pour les détenus. Ils n'ont pas beaucoup plus de chance du côté de la formation. En 2010, seuls 8,6% des détenus ont bénéficié d'une formation professionnelle, et 24,6% ont été scolarisés. Tout cela alors que plus d'un quart des détenus sont illettrés ou au moins du mal à lire, et près de la moitié n'a aucun diplôme.

INFO +++ :
- Le Rapport, les conditions de détention en France : l'outil pour savoir et faire savoir sur le site de l'
oip - Dossier de presse 
 
***