mardi 17 janvier 2017

Suicide et autres décès en milieu carcéral en France entre 2000 et 2010. Apport des certificats de décès dans la connaissance et le suivi de la mortalité

Suicide et autres décès en milieu carcéral en France entre 2000 et 2010. Apport des certificats de décès dans la connaissance et le suivi de la mortalité
Chan Chee, C. ; Moutengou, E. ; Santé publique France ; 2016. 61 p.

RÉSUMÉ :
Les données des décès sous écrou transmises par l’administration pénitentiaire ont été appariées à celles des certificats de décès de la base nationale de mortalité du CépiDc-Inserm afin d’étudier les pathologies associées aux suicides et autres décès survenus en milieu carcéral.
Entre 2000 et 2010, 2 613 décès sous écrou ont été rapportés par l’administration pénitentiaire. L’appariement a permis d’identifier 2 541 individus (97,2 %) dans la base nationale de mortalité. L’administration pénitentiaire a enregistré 1 219 suicides tandis que 1 043 suicides ont été déclarés dans les certificats de décès. Le suicide était noté pour 982 décès dans les deux sources. De plus, pour 182 suicides identifiés par l’administration pénitentiaire, aucune cause de décès n’était notée dans le certificat de décès correspondant. À partir de ces deux sources, l’estimation du nombre de suicides sous écrou entre 2000 et 2010 serait entre 1 258 et 1 295.
Une surmortalité par suicide sous écrou a été retrouvée (SMR de 7,3 chez les hommes et supérieur à 20 chez les femmes) tandis que la mortalité par « causes naturelles », à l’exception du sida, était moins importante chez les personnes écrouées que dans l’ensemble de la population française.
Dans plus de la moitié des certificats de décès des personnes décédées par suicide sous écrou, aucune pathologie somatique ni psychiatrique n’a été mentionnée, les pathologies psychiatriques, mentionnées dans seulement 15,5 % des cas, étaient vraisemblablement sous-déclarées.
La mise en place d’une surveillance épidémiologique des suicides en détention nécessiterait un retour aux dossiers médicaux ou une interrogation des unités sanitaires en charge de la personne détenue décédée, ainsi qu’une amélioration de transmission des informations par les instituts médico-légaux vers le CépiDc-Inserm.

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