lundi 10 octobre 2016

Étude sur la santé mentale à La Réunion en 2014

Étude sur la santé mentale à La Réunion en 2014
10 % des Réunionnais sont dépressifs
Posté par IPR

A l'occasion de la journée mondiale de la santé mentale qui se tient ce 10 octobre 2016, l'Observatoire régional de la santé a publié une étude sur la situation à La Réunion. Il en ressort que la fréquence des troubles déclarés (détresse psychologique, dépression, pensées suicidaires, tentatives de suicide) est similaire à celle de la Métropole. En 2014, 10 % de Réunionnais ont été recensés en dépression.

Cette étude menée par l'ORS en 2014 révèle que les troubles mentaux surviennent davantage chez les femmes. Parmi les autres facteurs associés : la précarité, l'alcoolisme, les modalités du foyer. 5 indicateurs de santé mentale ont pu être analysés : l'état de détresse psychologique, la dépression, les pensées suicidaires, les tentatives de suicide ainsi que la consommation de médicaments psychotropes.

Près d'un quart des Réunionnais interrogés sont concernés par la détresse psychologique, un taux légèrement supérieur à celui de la Métropole. Les femmes âgées de 31 à 45 ans sont les plus touchées. L'étude met en avant que les personnes vivant au couple sont moins sujettes à ces situations tandis que celles vivant au sein d'une famille monoparentales présentent plus fréquemment les symptômes.

En 2014, près de 10 % des enquêtés ont déclaré avoir connu un épisode dépressif. Les femmes sont deux fois plus nombreuses que les hommes et il s'agit le plus souvent d'une dépression d'intensité moyenne ou sévère. Les symptômes principaux : un sentiment de profonde tristesse, une perte d'intérêt généralisée, épuisement et manque d'énergie, perte ou prise de poids d'au moins 5 kg, difficultés à dormir et à se concentrer, pensées morbides, perte d'intérêt pour la plupart des choses comme le travail ou le loisir. Selon l'études, les catégories les plus concernées sont les personnes de plus de 45 ans, diplômées, ressentant des difficultés financières, limitées dans une activité depuis six mois, vivant seules et consommant de l'alcool.

- 1 Réunionnais sur 20 a des pensées suicidaires -

En revanche, la dépression est l'un des sujets de santé sur lesquels les Réunionnais se sentent le moins bien informés, contrairement à l'alcool ou au diabète.

1 Réunionnais sur 20 déclare avoir eu des pensées suicidaires, une proportion légèrement inférieure à celle observée en France métropolitaine. Les raisons majoritairement évoquées relèvent de la vie personnelles. C'est dans la tranche d'âge la plus âgée, de 61 à 75 ans, que l'on retrouve le plus fort taux de pensées suicidaires, relève l'étude. Près d'un Réunionnais sur 10 est passé à l'acte avec une tentative de suicide. Un risque comparable à celui observé en Métropole mais supérieur à celui des autres DOM. La Guadeloupe présente le taux le plus faible.






S'appuyant sur ces premiers résultats, l'ARS souhaite poursuivre et renforcer des actions en faveur de l'information générale et de l'accès aux soins. L'agence indique aussi mener une sensibilisation des médecins généralistes.
 
* http://www.ipreunion.com/actualites-reunion/reportage/2016/10/10/journee-mondiale-de-la-sante-mentale-sante,51100.html


Références et lien étude citée sur http://www.ars.ocean-indien.sante.fr/Journee-mondiale-de-la-sante-m.193499.0.html

Journée mondiale de la santé mentale : Une étude éclaire la situation à La Réunion

Le 10 octobre 2016, à l’occasion de la journée mondiale de la santé mentale, l’Observatoire Régional de la Santé (ORS) publie une étude, réalisée à l’initiative de l’ARS Océan Indien, qui présente, pour la première fois, l’état de santé mentale perçu par les Réunionnais. Les résultats, issus du Baromètre Santé DOM, permettent d’identifier les populations les plus exposées à la détresse psychologique, à la dépression, et aux idées suicidaires ainsi que les facteurs associés. Concrètement, l’objectif est d’aider à planifier une politique de prise en charge adaptée, et de contribuer à l’information et à la prévention de ces troubles dans l’île.
Publié le 10 octobre 2016
Une première approche de la perception par les Réunionnais de leur santé mentale
La santé mentale fait partie intégrante de la santé, selon la définition de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) : « un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consistant pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité ».
L’étude sur la santé mentale des Réunionnais, commandée par l’ARS Océan Indien à l’Observatoire Régional de la Santé (ORS), met en lumière, pour la première fois, la fréquence de certains troubles, les caractéristiques des populations exposées, et les facteurs associés.
Elle s’appuie sur l’exploitation des réponses collectées, auprès d’un échantillon représentatif de près de 2 000 Réunionnais, âgés de 15 à 75 ans, dans le cadre du Baromètre Santé Dom 2014 réalisé par Santé Publique France (anciennement INPES).
> Une fréquence des troubles déclarés comparable à la métropole :
Les Réunionnais présentent une exposition équivalente à la moyenne de la population métropolitaine pour la détresse psychologique ressentie, les épisodes dépressifs caractérisés, les pensées suicidaires et les tentatives de suicide. La part de personnes déclarant avoir eu recours à des médicaments psychotropes est en revanche en net retrait à La Réunion par rapport à la métropole.
  • La détresse psychologique1 au cours du dernier mois précédent l’entretien a concerné près d’un quart des Réunionnais.
  • La dépression2 au cours des 12 derniers mois a concerné près de 10% des Réunionnais.
  • Les pensées suicidaires3 au cours des 12 derniers mois ont concerné 5% des Réunionnais.
  • Les tentatives de suicide au cours de la vie ont concerné 7% des Réunionnais (moins de 1% concernés par les tentatives au cours de l’année).
  • La consommation de médicaments psychotropes au cours de la vie a concerné plus d’un quart des Réunionnais, et 7% en ce qui concerne la consommation au cours des 12 derniers mois.
> Une plus forte exposition des femmes et des personnes de moins de 60 ans :
Les femmes témoignent davantage de ces difficultés psychologiques ou mentales.
Sauf pour la consommation de médicaments psychotropes, les personnes de moins de 60 ans sont plus exposées, notamment les 31-45 ans.
Les personnes entre 31 et 45 ans sont plus sujettes à la détresse psychologique, la dépression, et les pensées suicidaires. Il y a peu de différences liées à l’âge pour les tentatives de suicide, et il n’est en particulier pas relevé de surexposition des adolescents et jeunes adultes et des personnes âgées.
Par contre, la consommation de médicaments psychotropes sur les 12 derniers mois augmentent avec l’âge.
> Des facteurs associés de plus forte vulnérabilité en santé mentale :
Les difficultés financières ressenties au quotidien, l’existence de maladies chroniques, ou encore des limitations fonctionnelles sont fortement associées à la déclaration d’état de détresse psychologique, d’épisodes dépressifs caractérisés, et de pensées suicidaires. 
La situation financière perçue influe par contre peu sur la consommation de médicaments psychotropes.
Enfin, les personnes ayant une consommation d’alcool à risque chronique sont également plus exposées aux troubles psychologiques ou mentaux recensés, sans pouvoir déterminer si cet usage à risque est la cause ou la conséquence de ces derniers.
Des données pour alimenter la réflexion et adapter les actions en santé
Ces résultats apportent des enseignements importants sur le mal-être psychologique ou mental à La Réunion, et appellent d’autres investigations afin de mieux comprendre et agir sur ce phénomène.

Ils confortent la nécessité de poursuivre et de renforcer les actions déjà engagées en faveur :
  • de l’information générale sur la santé mentale, et plus particulièrement sur les troubles dépressifs, la dépression étant l’une des maladies pour laquelle les Réunionnais se sentent le moins informés,.
  • d’un meilleur accès aux soins et aux dispositifs d’écoute et d’assistance (seulement la moitié des personnes ayant tenté de se suicider ou ayant connu un épisode dépressif caractérisé, ont eu recours à des soins en rapport),.
  • d’une sensibilisation des médecins généralistes, premiers recours pour ces troubles, sur le repérage des troubles dépressifs et des pathologies mentales,.
  • d’une prévention renforcée à destination des personnes présentant des vulnérabilités accrues du fait des conditions de vie, d’autres maladies ou handicaps, ou d’une consommation d’alcool à risque.
Ces orientations devront être précisées et réaffirmées à l’occasion de l’élaboration prochaine du nouveau Projet Régional de Santé.
.

1 La détresse psychologique traduit un état de mal-être qui n’est pas forcément révélateur d’une pathologie ou d’un trouble mental. Elle correspond à la présence de symptômes anxieux et dépressifs peu intenses liés à des situations éprouvantes et à des difficultés existentielles.

2  La dépression est un trouble mental se caractérisant par une tristesse, une perte d’intérêt ou de plaisir, des sentiments de culpabilité ou de dévalorisation de soi, un sommeil ou un appétit perturbé, une certaine fatigue et des problèmes de concentration.

3  Il s’agit de l'élaboration mentale consciente d'un désir de mort, qu'il soit actif ou passif. Ces idées sont parfois exprimées sous la forme de menaces suicidaires.

A télécharger
Etude "La santé mentale des Réunionnais" de l'ORS
Exploitation régionale du Baromètre santé Dom 2014
Télécharger

Presse
Communiqué de presse : télécharger
Contacts Presse :
ARS OI :
Cybèle FOOLCHAND
Tél : 02 62 93 94 94
ars-oi-communication@ars.sante.fr

ORS :
Camélia LOUACHENI
Tél : 02 62 94 38 13