samedi 31 octobre 2015

CRITIQUE DEBAT RETOUR CONGRES La souffrance liée à la stigmatisation ou à l’interdit social

Article "Quels genres de psychiatres sommes nous ?"
Par admincongres dans Newsletter - CQFPSY
http://www.congresfrancaispsychiatrie.org/quels-genres-de-psychiatres-sommes-nous/?utm_source=Psychiatrie&utm_campaign=a8d22fffd0-CQFPsy_num_ro_910_30_2015&utm_medium=email&utm_term=0_760f5a1253-a8d22fffd0-308962257


Retour CFP 2014


Le lundi 5 janvier en page 12 de Libération, « les derniers mots d’une ado trans » relataient le suicide d’un adolescent qui se sentait depuis l’âge de 4 ans « comme une fille enfermée dans le corps d’un garçon ». Au nom d’un « Dieu qui ne se trompe jamais » ses parents l’avaient coupé de ses liens sociaux et l’avaient contraint à une thérapie de réorientation, pourtant jugée dangereuse par l’American Psychological Association comme le rappelait Malick Briki, premier intervenant d’un symposium très judicieusement suivi par un large public en cette dernière matinée de congrès nantais.
Sessions thématiques du congrès 2014
:
S32 – La question du Genre : quand les paradigmes changent
Président : Christian SPADONE – Paris
S32A – Orientation de genre : l’homosexualité dépsychiatrisée
Malick BRIKI – Béziers
S32B – Identité de genre : les transgenres contre l’ordre établi
Florence THIBAUT – Paris
S32C – Stéréotypes de genre : 65 ans après Beauvoir
Pascal HUGUET – Marseille

Points forts
La souffrance liée à la stigmatisation ou à l’interdit social est un facteur de risque important des conduites suicidaires chez les homosexuels et transsexuels.

Les thérapies dites « de réorientation » comportent des risques et sont jugées dangereuses par l’association des psychologues américains

Entre norme divine, norme clinique, norme sociale, homosexuels et transgenres ne sont toujours pas à l’abri de violences allant de la peine de mort dans certains pays, à la haine ordinaire de l’intolérance ignorante de la différence à peu près partout. Le retentissement médiatique du roman autobiographique d’Edouard Louis paru en 2014 témoigne de l’actualité de souffrances que les cliniciens doivent repérer et soulager, même si leur rôle dans cette stigmatisation n’a pas toujours été du côté de l’apaisement.
Malick Briki, en retraçant l’histoire de la dépsychiatrisation de l’homosexualité a montré comment la sphère de la sexualité a été sous l’emprise du religieux jusqu’au XVIIIème siècle en occident et le reste encore dans de nombreux pays. En pathologisant l’homosexualité, les aliénistes souhaitaient la dépénaliser, c’est pourtant une double peine qui a perduré pendant un siècle. La psychanalyse, en rupture avec l’aliénisme, ne considérait pas l’homosexualité comme une « maladie », mais en l’inscrivant au rang des orientations perverses de la sexualité interdisait jusqu’à récemment aux homosexuels d’intégrer la plupart des instituts de psychanalyse.
Le DSM est parvenu, après 20 ans de débats difficiles, à supprimer l’homosexualité de la nosologie des troubles mentaux, la CIM 10 continue d’évoquer les orientations sexuelles égodystoniques et les thérapies de réorientation, attitude rétrograde de l’OMS au regard des études ayant montré l’inefficacité voire la dangerosité de ces thérapies.
L’étude des aspects génétiques, endocriniens, neuropsychologiques et développementaux du genre et de l’identité de genre ou du choix d’objet sexuel est-elle utile à la compréhension des différences observées dans nos ressentis, nos désirs et nos comportements ? Florence Thibaut a redéfini les notions de sexe génétique, anatomique, biologique, de genre et d’identité de genre, et a rappelé comment le processus de « sexualisation » du cerveau est complexe, sous l’influence de facteurs endogènes et exogènes au cours de la grossesse. S’il n’existe aucune confirmation majeure de particularités biologiques dans l’homosexualité ou le trouble de l’identité de genre, les recherches dans ces directions méritent d’être poursuivies, la précocité du sentiment de différence ressenti par de nombreux transsexuels, le caractère « irrésistible » du choix d’objet hétéro- ou homosexuel en dépit des pressions sociales suggérant la possibilités de configurations stables inscrites dans le corps. Des études sur des jumeaux ayant une dysphorie de genre ont montré une concordance de 40 % pour les homozygotes et 0 % pour les dizygotes. Parmi les garçons ayant dans l’enfance des comportements « plutôt féminins », 75 % deviennent homosexuels ou transgenres.
L’évolution historique dans le sens d’une décriminalisation et d’une « dé-pathologisation » de ces modes d’être déplace la question de la souffrance non plus à l’intérieur même de l’homosexuel ou du transsexuel, mais bien en dehors de lui. Le risque de suicide augmenté ne serait-il pas la traduction de facteurs de stress environnementaux liés à la stigmatisation bien plus que le reflet d’une vulnérabilité supposée ?
Au-delà de la persistance de postures homophobes explicites, individuelles, collectives, religieuses, à combattre autant qu’il est possible, c’est aux attitudes implicites de ségrégation qu’il faut s’intéresser, à commencer par les nôtres. C’est en substance le message important transmis par Catherine Thinus-Blanc dans une conclusion stimulante du symposium. Les stéréotypes sont des croyances partagées, à des degrés divers, à l’égard de certains groupes sociaux et qui entraînent des discriminations dans les faits. Les stéréotypes de genre ont été bien étudiés, la discrimination négative des femmes par rapport aux hommes est présente dans de nombreux contextes dont le contexte professionnel. Elle n’est pas seulement le fait des hommes, les femmes ayant intériorisé les stéréotypes les reproduisent aussi sur leurs collègues féminines.
Il n’est pas facile de se laisser convaincre que l’on est moins tolérant que ce que l’on s’imagine. Que nos comportements ne sont pas accordés aux idées que nous croyons défendre. C’est un des objectifs du programme de cognition sociale Project Implicit, que de recueillir des données à partir des tests que chacun est invité à passer et qui mesurent notamment l’écart entre les points de vue déclarés et les comportements effectifs dans différents contextes sociaux. Le site fournit après chaque test passé un retour avec une analyse des résultats.
A l’heure où il serait si confortable de cantonner l’intolérance à ses formes extrêmes, un peu de travail métacognitif sur nos fausses croyances (mais une croyance peut-elle être vraie ou fausse ?), disons sur nos illusions narcissiques et notre bonne conscience de praticien empathique n’est pas superflu. La méthode de Project implicit est bien-sûr un peu scientifique, plutôt rigoureuse et pas très rigolote. Alors si ça vous amuse de rire comme disait Bobby, ne vous en privez pas, l’humour a aussi ses vertus libératrices pour les impasses de l’ignorance, de la certitude et de l’illusion. Plus que jamais, amusons nous de nous-mêmes !
Christophe Recasens
Boissy Saint-Léger

vendredi 30 octobre 2015

RECHERCHE ETUDE ETATS UNIS Association entre l'intégration sociale et le suicide chez les femmes aux États-Unis

Trois fois moins de suicides parmi les femmes socialement bien intégrées
Publié le 27/10/2015 sur http://www.jim.fr/
Le suicide figure parmi les causes importantes de mortalité parmi les femmes d’âge mûr (la cinquantaine environ). On pourrait penser a priori qu’une meilleure intégration sociale constitue, de toute évidence, un facteur de protection contre le suicide, mais il existe une « tradition historique » sur les déterminants sociaux du suicide (remontant à Durkheim) qui postule, de façon contre-intuitive, que « le suicide varie en raison inverse de l’intégration sociale. » Mais l’intuition d’une protection liée à l’intégration sociale se retrouve au contraire renforcée par une enquête réalisée aux États-Unis et exploitant les données d’une étude prospective (Nurses’ Health Study) sur plus de 72 000 infirmières âgées de 46 à 71 ans, pour évaluer « l’association entre l’intégration sociale et le suicide. »
 Cette intégration sociale est estimée à partir de 7 items précisant notamment le statut matrimonial, l’importance du réseau de connaissances, la fréquence des contacts avec ces relations, et la participation à une communauté religieuse ou à d’autres formes de groupes sociaux. Compilant le nombre de suicides survenus durant les 18 années (1992–2010) de ce suivi, lequel porte ainsi sur près de 1,3 million de personnes-années (72 000 x 18), cette étude en recense 43. Les auteurs constatent que l’incidence du suicide « diminue avec l’accroissement de l’intégration sociale » : le risque de suicide se révèle minimal dans la catégorie de personnes ayant l’intégration sociale la plus élevée (rapport de cotes = 0,23 intervalle de confiance à 95 %, IC95, [0,09–0,58] ) et pour la catégorie où cette intégration sociale se situe juste au-dessous (rapport de cotes = 0,26 IC95 [0,09–0,74]). Ces constats persistent même en tenant compte d’autres facteurs (comme une éventuelle problématique psychiatrique ou une grave affection somatique).
En définitive, les femmes les mieux intégrées socialement présentent un risque de suicide « au moins trois fois plus faible » sur la période de leur vie considérée (entre 46 et 71 ans, pendant 0 à 18 ans, donc entre 46 et 89 ans). Les auteurs insistent donc sur l’intérêt des interventions visant à préserver ou à renforcer les liens sociaux déjà en place, ou à en créer de nouveaux, car ces interventions peuvent constituer « des outils précieux pour la politique de prévention primaire du suicide » dans cette population.
Dr Alain Cohen
Référence
Association Between Social Integration and Suicide Among Women in the United States.

1Center for Global Health, Massachusetts General Hospital, Boston2Harvard Center for Population and Development Studies, Cambridge, Massachusetts3Mbarara University of Science and Technology, Mbarara, Uganda.
2Department of Social and Preventive Medicine, Université Laval, Québec City, Québec, Canada5Population Health and Optimal Health Practices Research Unit, Centre Hospitalier Universitaire de Québec Research Centre, Québec City, Québec, Canada6Department of.
3Department of Social and Behavioral Sciences, Harvard T. H. Chan School of Public Health, Boston, Massachusetts8Channing Division of Network Medicine, Department of Medicine, Brigham and Women's Hospital, Boston, Massachusetts.

Abstract

IMPORTANCE: Suicide is one of the top 10 leading causes of mortality among middle-aged women. Most work in the field emphasizes the psychiatric, psychological, or biological determinants of suicide.
OBJECTIVE:To estimate the association between social integration and suicide.
DESIGN, SETTING, AND PARTICIPANTS: We used data from the Nurses' Health Study, an ongoing nationwide prospective cohort study of nurses in the United States. Beginning in 1992, a population-based sample of 72 607 nurses 46 to 71 years of age were surveyed about their social relationships. The vital status of study participants was ascertained through June 1, 2010.
EXPOSURES:Social integration was measured with a 7-item index that included marital status, social network size, frequency of contact with social ties, and participation in religious or other social groups.
MAIN OUTCOMES AND MEASURES: The primary outcome of interest was suicide, defined as deaths classified using the codes E950 to E959 from the International Classification of Diseases, Eighth Revision.
RESULTS: During more than 1.2 million person-years of follow-up (1992-2010), there were 43 suicide events. The incidence of suicide decreased with increasing social integration. In a multivariable Cox proportional hazards regression model, the relative hazard of suicide was lowest among participants in the highest category of social integration (adjusted hazard ratio, 0.23 [95% CI, 0.09-0.58]) and second-highest category of social integration (adjusted hazard ratio, 0.26 [95% CI, 0.09-0.74]). Increasing or consistently high levels of social integration were associated with a lower risk of suicide. These findings were robust to sensitivity analyses that accounted for poor mental health and serious physical illness.
CONCLUSIONS AND RELEVANCE:  Women who were socially well integrated had a more than 3-fold lower risk for suicide over 18 years of follow-up.

MANIFESTATION 5/11/2015 Josselin (56) Conférence-débat

Conférence-débat ''Quelles solidarités aujourd'hui ? Quels accompagnements ? Quels engagements ? Josselin (56)


Date : Le 05/11/2015
Lieu : Centre Culturel, rue Pont Mareuc, Josselin à 20h
Partenaire(s) : Ars Bretagne, Région Bretagne, Conseil départementale 56, Msa, AMISEP, Caf 56, Josselin, Mission Locale Pays de Ploermel
Thème : Prévention du suicide
Le collectif MISACO (Mission d’Accompagnement de Collectifs autour de la Souffrance Psychique et du Phénomène Suicidaire) du Pays de Ploërmel- Cœur de Bretagne se mobilise chaque année pour la prévention du suicide et de la souffrance psychique en proposant de nombreuses actions (soirée conférence débat, session de formation, théâtre forum….).
Cette année, les membres du collectif ont souhaité renforcer l’information et la sensibilisation sur le thème : Souffrance psychique/ précarité auprès des professionnels, élus et bénévoles, en proposant deux temps de formations :
    -  La Clinique Psychosociale, comment prendre en charge la souffrance psychique du public précaire ?
     - La précarité à l'épreuve du (non) recours.
 Cette rencontre est prévue le : Jeudi 5 novembre 2015
De 13h30 à 17h30
Au Centre Culturel de Josselin
Une conférence ouverte à tous sera également proposée le même jour à 20h au Centre Culturel de Josselin. Intitulée "Quelles solidarités aujourd'hui ? Quels accompagnements ? Quels engagements ?", elle sera animée par l'Observatoire Santé Mentale, Vulnérabilités et Sociétés.
Renseignements : Fanny LE DIODIC - 02 97 84 18 92 ou misaco@mutualite56.fr

source : http://www.bretagne.mutualite.fr/Evenements/Conference-debat-Quelles-solidarites-aujourd-hui-Quels-accompagnements-Quels-engagements-Josselin-56

Loire-Divatte (44) Création d'un groupe de prévention du suicide & MANIFESTATION 26/111/2015

Groupe de prévention du suicide

Création d'un groupe en Loire-Divatte

Un bénévole du GPS à votre écoute tél : 02 40 46 27 52

Source info : http://www.laremaudiere.fr/module-Contenus-viewpub-tid-3-pid-380.html


Réunion publique le 26 novembre 2015 à 19h - Salle des Sociétés rue Fanny Pécot au Landreau

jeudi 29 octobre 2015

RECHERCHE ETUDE FRANCE CANADA Traitement de la prise de décision et la menace sociale chez les patients ayant des antécédents de tentative de suicide: une étude de réplication de la neuro-imagerie

Processing of decision-making and social threat in patients with history of suicidal attempt: A neuroimaging replication study.
Olié E1, Ding Y2, Le Bars E3, de Champfleur NM3, Mura T4, Bonafé A5, Courtet P6, Jollant F2.

1Department of Emergency Psychiatry & Post Acute Care Academic Hospital of Montpellier & Montpellier University, INSERM U1061, Montpellier, France. Electronic address: e-olie@chu-montpellier.fr.
2McGill University, Department of Psychiatry, and Douglas Mental Health University Institute, McGill Group for Suicide Studies, Montreal, Québec, Canada.
3Department of Neuroradiology, Academic Hospital of Montpellier & U1051, Institut of Neurosciences of Montpellier, Montpellier, France; I2FH / CNRS UMR 5221, Montpellier University Montpellier, France.
4Clinical Investigation Center, Academic Hospital Montpellier & Inserm, CIC 1411, Montpellier, France.
5Department of Neuroradiology, Academic Hospital of Montpellier & U1051, Institut of Neurosciences of Montpellier, Montpellier, France.
6Department of Emergency Psychiatry & Post Acute Care Academic Hospital of Montpellier & Montpellier University, INSERM U1061, Montpellier, France.
 Psychiatry Res. 2015 Oct 16. pii: S0925-4927(15)30113-X. doi: 10.1016/j.pscychresns.2015.09.020.

Abstract
Suicidal vulnerability has been related to impaired value-based decision-making and increased sensitivity to social threat, mediated by the prefrontal cortex. Using functional magnetic resonance imaging, we aimed at replicating these previous findings by measuring brain activation during the Iowa Gambling Task and an emotional faces viewing task. Participants comprised 15 euthymic suicide attempters (history of depression and suicidal behavior) who were compared with 23 euthymic patient controls (history of depression without suicidal history) and 35 healthy controls. The following five model-based regions of interest were investigated: the orbitofrontal cortex (OFC), ventrolateral prefrontal cortex (VLPFC), anterior cingulate cortex (ACC), medial (MPFC) and dorsal prefrontal cortex (DPFC). Suicide attempters relative to patient controls showed (1) increased response to angry vs. neutral faces in the left OFC and the VLPFC, as previously reported; (2) increased response to wins vs. losses in the right OFC, DPFC and ACC; (3) decreased response to risky vs. safe choices in the left DPFC; and (4) decreased response to sad vs. neutral faces in the right ACC. This study links impaired valuation processing (here for signals of social threat, sadness and reward) to prefrontal cortex dysfunction in suicide attempters. These long-term deficits may underlie the impaired decision-making and social difficulties found in suicide attempters.
Copyright © 2015 Elsevier Ireland Ltd. All rights reserved.
KEYWORDS:
Magnetic resonance imaging; Prefrontal cortex; Suicide
http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/26483212

RECHERCHE ETUDE CANADA FRANCE : Prise de décision chez les personnes ayant fait une tentative de suicide unipolairs ou bipolaires.

Decision-making in unipolar or bipolar suicide attempters.
J Affect Disord.
2015 Oct 8;190:128-136. doi: 10.1016/j.jad.2015.10.001. [Epub ahead of print]

Richard-Devantoy S1, Olié E2, Guillaume S2, Courtet P2.

1McGill University, Department of Psychiatry & Douglas Mental Health University, Institute McGill Group for Suicide Studies, FBC Building, 3rd floor, 6875 Boulevard Lasalle, Montréal (Québec), & Hôpital Régional de Saint-Jérôme, Saint-Jérôme, Québec, Canada; Laboratoire de Psychologie des Pays de la Loire EA 4638, Université de Nantes et Angers, France. Electronic address: richarddevantoy@orange.fr.
2Université Montpellier & CHU Montpellier & Inserm, U1061 Montpellier, France.
http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/26496018

Abstract
OBJECTIVE:  Disadvantageous decision-making (mainly measured by the Iowa Gambling Task) has been demonstrated in patients with suicidal behavior compared to controls. We, therefore, aimed at clarifying the qualitative and quantitative relationship between decision-making and the risk of suicidal behavior in unipolar and bipolar disorders respectively, as well as establishing the strength of this relationship.
METHODS: (1) We conducted a cross-sectional study comparing IGT performances between 141 unipolar suicide attempters and 57 bipolar suicide attempters. (2) We conducted a systematic review and a meta-analysis of studies comparing IGT performances in patients with vs. without a history of suicidal acts in bipolar and unipolar disorder, together and separately.
RESULTS:  (1) Among suicide attempters, bipolar and unipolar groups performed similarly (t(195)=-0.7; p=0.48). Unipolar non-attempters performed better IGT than unipolar suicide attempters (t(221)=3.1; p=0.002), only in female gender, whereas performances were similar in bipolar patients whatever the history of suicide attempt (t(77)=-0.3; p=0.7). (2) A meta-analysis of 10 studies confirmed significantly impaired decision-making with a moderate effect-size (-0.38 (95% CI[-0.61--0.16]; z=-3.3; p=0.001) in unipolar disorder and (g=-0.4 (95% CI[-0.75 to -0.05]; z=-2.2; p<0.026) in bipolar disorder suicide attempters compared to unipolar and bipolar non-attempters, respectively.
LIMITATIONS: It was not possible to analyse according to the level of lethality attempt.
CONCLUSION: Overall, a strong significant association was found between decision-making and the risk of suicidal behavior in unipolar disorder and bipolar disorder. However, further neuropsychological studies need to analyse separately unipolar and bipolar disorder and to study gender differences.
Copyright © 2015 Elsevier B.V. All rights reserved.
KEYWORDS:  Bipolar disorders; Decision-making; Suicide attempts; Unipolar disorders

ETUDE RECHERCHE USA L'Analyse linguistique des Notes des cliniciens pour aider à identifier les patients plus à risque de suicide

L'Analyse linguistique des Notes des cliniciens pour aider à identifier les patients plus à risque de suicide

d'après article du 22/10/2015 "Linguistic Analysis of Clinicians’ Notes May Identify Patients at Greatest Risk of Suicide"
http://alert.psychnews.org/2015/10/linguistic-analysis-of-clinicians-notes.html?




Une analyse du langage que les cliniciens utilisent dans les notes pour décrire les rencontres avec leurs patients peut offrir des indices sur les personnes les plus susceptibles de mourir de suicide, selon une étude figurant dans le numéro d'Octobre de Psychiatric Services.
Le dernier usage du système de soins de santé par les personnes qui meurent par suicide a longtemps été reconnu comme une possibilité d'intervention. Cependant, dans le contexte des soins cliniques, le suicide peut être difficile à la fois pour prévoir et prévenir. Bien que l'analyse linguistique ait révélé des modèles linguistiques uniques dans les notes des individus qui plus tard sont morts par suicide, on en sait moins de savoir si les notes écrites par les cliniciens pour ces patients diffèrent des notes pour ceux qui ne meurent pas de suicide.
Des chercheurs de la White River Junction Veterans Affairs (VA) Medical Center dans le Vermont ont analysé les notes prises par les cliniciens de 63 vétérans militaires américains  qui sont morts par suicide en 2009, dont environ la moitié avaient reçu des services de santé mentale dans l'année précédant leur mort. Les chercheurs ont ensuite comparé ces notes cliniques avec ceux des 63 patients ambulatoires anciens combattants qui vivaient en 2009 choisi sur la base de l'âge, le sexe, groupe prioritaire VA, et si elles avaient reçu des services de santé mentale dans l'année précédente.
Les auteurs ont constaté que les notes cliniques pour les patients qui ont obtenu les services de santé mentale et décédés plus tard de suicide contenaient plus «de langage de distanciation", comme une plus grande utilisation des pronoms à la troisième personne, que les notes décrivant les autres utilisateurs de services de santé mentale. L'analyse a également révélé l'utilisation plus fréquente de ce langage dans le temps approché du suicide
"Ces résultats suggèrent que l'utilisation plus fréquente de la distanciation dans le langage par les cliniciens est un prédicteur du suicide chez les utilisateurs de services de santé mentale. Si répliquée dans des études supplémentaires, cette découverte pourrait avoir des implications importantes dans l'identification du risque de suicide, "rapportent les auteurs de l'étude. Alors que les chercheurs ont reconnu que "les tendances linguistiques sont susceptibles d’être invisibles à un clinicien pratiquant ... l'analyse linguistique de routine de notes cliniques a pu être montré aux cliniciens ... d'aider à guider la pratique de la psychothérapie."
Les auteurs suggèrent également que cette information pourrait être combinée avec d'autres données démographiques et de facteur de risque pour aider à créer un «profil plus complet des risques pour guider la prise de décision clinique et aider les cliniciens privé à adapter leur style interpersonnel aux besoins de leurs patients."


étude citée Evaluation of Veterans’ Suicide Risk With the Use of Linguistic Detection Method,

Psychiatric Services. Volume 66 Issue 10, October 01, 2015, pp. 1051-1056

Many people who die from suicide received recent medical care prior to their death. Suicide risk assessment tools for health care settings focus on a variety of clinical and demographic factors but generally do not examine the text of notes written by clinicians about patients who later die from suicide. This study examined whether clinicians’ notes indicated increased use of distancing language during the year preceding patients’ suicide.
The linguistic content of clinicians’ notes for outpatients of U.S. Department of Veterans Affairs (VA) medical centers was examined in the year preceding suicide of 63 veterans. Approximately half of the veterans had received mental health services. They were matched based on mental health service use with living VA outpatients. Linguistics software was used to construct quantitative theme-based categories related to distancing language and to examine temporal trends via keyword analysis.
Analysis of clinical notes for outpatients who died from suicide and those who did not revealed a significant difference in clinicians’ distancing language. Multiple keywords emerged that also were related to distancing language, and their relative frequency increased in the time approaching the suicide.
Linguistic analysis is a promising approach to identify use of distancing language by clinicians, which appears to be a marker of suicide risk. This pilot work indicates that additional analysis and validation with larger cohorts are warranted.
http://ps.psychiatryonline.org/doi/abs/10.1176/appi.ps.201400283

RECHERCHE ETUDE USA Les troubles mentaux et le risque de tentative de suicide: une étude prospective nationale




Tentatives de suicide liées à la maladie mentale générale
aucun diagnostic spécifique dans l'étude n’a plus la conséquence.

D’après article du 19/05/2015  « Suicide Attempts Linked to General Mental Illness - No specific diagnosis bears the brunt, par Michael Smith Correspondant Amérique du Nord, MedPage
http://www.medpagetoday.com/MeetingCoverage/APA/51629

TORONTO - Une prédisposition générale à la maladie mentale, plutôt que d'une condition spécifique, est le principal facteur de risque de tentatives de suicide, dit  un chercheur.
Dans un grand échantillon représentatif aux États-Unis, des troubles mentaux ont été liés au risque de tentatives de suicide au cours d’un suivi de trois ans, selon Nicolas Hoertel, MD, de l'Hôpital Corentin Celton à Paris.

Points :
- Cette étude à grande enquête a constaté que n'importe quel diagnostic psychiatrique actif a été associé à la tentative de suicide.
- Le taux global de tentatives de suicide était faible, limitant la capacité des auteurs à modéliser efficacement si les diagnostics particuliers (comme la dépression) augmentent le risque de suicide plus que d'autres.

Mais chez les deux,  hommes et femmes, le risque a été lié « presque exclusivement » aux effets partagés entre tous les troubles mentaux, a déclaré Hoertel a lors d’une session scientifique orale lors de la réunionannuelle de l'American Psychiatric Association.

Et curieusement, les troubles en rémission n'ont eu aucun effet, à l’exception de la maladie courante, dit Hoertel.

Il a présenté l'étude lors d'une session spéciale consacrée à des articles publiés simultanément dans deux journaux, l'American Journal of Psychiatry et Molecular Psychiatry. La recherche de Hoertel est parue dans le Molecular Psychiatry.

L'étude propose un "regard neuf" des facteurs de risque de suicide, a déclaré Ma-Li Wong, MD, de l'Université Flinders à Adélaïde en Australie, et rédacteur en chef adjoint de la revue, qui ne faisait pas partie de l'étude, mais qui a livré un commentaire au cours de la session à laquelle elle a été présenté.

Pendant des décennies, dit-elle, les médecins ont évalué les patients utilisant une liste bien connue des facteurs de risque de suicide.

Mais l'étude a le potentiel pour commencer un changement de paradigme dans l’évaluation du risque suicidaire, dit-elle, car elle montre que les maladies mentales particulières - comme la dépression - sont moins au centre de la question qu'on ne le pensait.

"Ce n’est pas la dépression qui augmente le risque de tentatives de suicide," dit-elle. "C’est la psychopathologie en général."

Il est intéressant, a telle ajouté, que les chercheurs aient constaté que la maladie mentale dans le passé n'a pas d'effet direct, sauf à augmenter la prédisposition à la maladie actuelle.

Les investigateurs ont évalué des désordres de l'axe I en cherchant l'information sur des diagnostics pendant les 12 mois avant la vague 1, et des désordres de l'axe II sur une base de vie.

Les résultats viennent de l'analyse des deux premières vagues (en 2001-2002 et 2004-2005) de la « National Epidemiologic Survey on Alcohol and Related Conditions », une enquête en  face à face nationalement représentative de la population adulte des États-Unis.

Hoertel était à l'Institut psychiatrique de l’État de New York à l'Université Columbia quand l'analyse a été effectuée.

L'enquête portait sur les résidents américains civils non institutionnalisés qui étaient âgés de18 ans ou plus; 70,2% des participants initiaux ont été interviewés dans la deuxième vague, produisant des données complètes sur 34,653 personnes.

Les enquêteurs ont évalué les troubles de l’Axe I en recherchant des informations sur les diagnostics dans les 12 mois avant la vague 1 et des troubles d’Axe II leur vie durant.

Dans la vague 1, les bénévoles qui ont déclaré une histoire de vie d'au moins un épisode de 2 semaines d'humeur déprimée et / ou d’anhédonie,  il a été demandé si ils n’avaient jamais sentis comme si ils voulaient mourir, pensé à se suicider, et si ils avaient déjà tenté suicide.

On a demandé aux répondants de la Vague 2 si elles avaient tenté de se suicider depuis la dernière interview.

Globalement, Hoertel a rapporté, que 0,5% des hommes et 0,9% des femmes ont déclaré une telle tentative. Chez les hommes et les femmes qui avaient signalé une histoire de vie d’idéation suicidaire, les taux étaient de 2,1% et 3,3%, respectivement.

Comme prévu, la plupart des hommes et des femmes qui avaient déclaré une tentative de suicide entre les vagues 1 et 2 - 75,3% et 66,9%, respectivement - avait un passé de trouble Axe I du DSM-IV ou un trouble axe II de vie,  à la vague 1.

Parmi ceux ayant des antécédents d'idées suicidaires, les taux étaient de 90,4% chez les hommes et 85,6% chez les femmes, ont constaté Hoertel et ses collègues.

L'analyse statistique a suggéré qu'un modèle tridimensionnel, décrivant des diagnostics spécifiques comme des types d'extériorisation ou de deux catégories de types d'intériorisation, correspond  bien aux données.

Mais indépendamment des caractéristiques sociodémographiques et des antécédents de tentatives de suicide antérieures, les effets communs de tous les troubles expliquent les données, plutôt que n’importe quelle maladie spécifique.

Les résultats suggèrent que les interventions visant des troubles individuellement sont susceptibles de diminuer le risque de tentatives de suicide, mais ceux qui sont dirigés à des « plus larges, plus globaux processus psychopathologiques sont susceptibles d'avoir un plus grand effet, » ont conclu les enquêteurs dans le journal.

Hoertel averti que, tandis que l'étude était prospective, elle ne pouvait pas établir des relations causales. En outre, alors que de nombreux troubles ont été inclus dans l'analyse, certains ont été omis pour des raisons techniques. Enfin, il a noté, que le suivi n’était que sur 3 ans et une période plus longue aurait pu trouver un modèle différent.

L'étude a eu l'appui du NIH, the New York State Psychiatric Institute, the National Institute on Drug Abuse, and Public Health Expertise. Hoerter a dit qu'il n'a eu aucune révélation pertinente.
Wong n'a fait aucune révélation.


Source : Molecular Psychiatry
Hoertel N1, Franco S2, Wall MM3, Oquendo MA2, Kerridge BT3, Limosin F4, Blanco C2.

11] Department of Psychiatry, New York State Psychiatric Institute, Columbia University, New York, NY, USA [2] Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (APHP), Corentin Celton Hospital, Department of Psychiatry, 92130 Issy-les-Moulineaux, Paris Descartes University, PRES Sorbonne Paris Cité, Paris, France [3] INSERM UMR 894, Psychiatry and Neurosciences Center, Paris Descartes University, PRES Sorbonne Paris Cité, Paris, France.
2Department of Psychiatry, New York State Psychiatric Institute, Columbia University, New York, NY, USA.
31] Department of Psychiatry, New York State Psychiatric Institute, Columbia University, New York, NY, USA [2] Department of Biostatistics, Mailman School of Public Health, Columbia University, New York, NY, USA.
41] Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (APHP), Corentin Celton Hospital, Department of Psychiatry, 92130 Issy-les-Moulineaux, Paris Descartes University, PRES Sorbonne Paris Cité, Paris, France [2] INSERM UMR 894, Psychiatry and Neurosciences Center, Paris Descartes University, PRES Sorbonne Paris Cité, Paris, France.
Most mental disorders, when examined independently, are associated with an elevated risk for suicide attempt. However, mental disorders often co-occur, and that co-occurrence is well explained by models where specific mental disorders are understood as manifestations of latent dimensions of psychopathology. To date, it remains unclear whether the risk of suicide attempt is due to specific mental disorders, to specific dimensions of psychopathology (that is, internalizing and externalizing dimensions), to a general psychopathology factor or to a combination of these explanations. In a large nationally representative prospective survey, the National Epidemiologic Survey on Alcohol and Related Conditions (NESARC), we used structural equation modeling to examine the shared and specific effects of Axis I and Axis II disorders on the occurrence of suicide attempts in the general population and among individuals with a lifetime history of suicidal ideation. Effects of mental disorders on the risk of suicide attempt were exerted almost exclusively through a general psychopathology factor representing the shared effect across all mental disorders. Effects of remitted psychiatric disorders on the risk of suicide attempt were fully mediated by current mental disorders. Similar patterns of associations were found in individuals with suicidal ideation. These results held when using different approaches to modeling psychiatric comorbidity. Our findings underscore the importance of adopting dimensional approaches to comorbidity in the study of suicidal behavior. Because mental disorders increase the risk of suicide attempt through a general psychopathology liability, this dimension should be considered as an important therapeutic target to substantially advance suicide prevention.