lundi 3 août 2015

ETUDE RECHERCHE USA AUTOUR DE LA QUESTION ...effet bénéfique de la nature et diminution de la rumination


D'après article : Contre les ruminations et la dépression, consommez de la vitamine verte
Aurélie Wehrlin Journaliste levifweekend.be
30/07/15 source http://weekend.levif.be/lifestyle/beaute/psycho/contre-les-ruminations-et-la-depression-consommez-de-la-vitamine-verte/article-normal-408035.html

Une équipe de chercheurs de Stanford vient de mettre en évidence que le contact avec les environnements naturels réduit les pensées négatives et obsessions, donc permettrait de ne pas sombrer dans la dépression.
Contre les ruminations et la dépression, consommez de la vitamine verte
© iStockphoto
"When we walk, we naturally go to the fields and woods: What would become of us, if we walked only in a garden or a mall?" écrivait en 1862 Henry David Thoreau , auteur également de Walden ou la vie dans les bois. Une autre époque, où l'urbanisation n'avait pas encore pris l'ampleur actuelle et où balade était synonyme de nature. A chaque époque, ses réflexes. Malheureusement.
On le sait depuis un moment, être ou se promener dans la nature réduit le stress et augmente la sensation de bien-être. Mais sait-on réellement pourquoi et comment ? Cela a-t-il à voir avec l'air ? Le soleil ? Une propension de l'homme à aimer le vert ?
Un groupe de chercheurs de l'université de Stanford est parti de l'idée que cet effet bénéfique de la nature sur l'homme pourrait être lié avec la diminution de la rumination.
Ruminer, c'est que qui se produit quand vous êtes vraiment triste, que vous sombrez dans ce sentiment sans ne plus pouvoir cesser d'y penser, ainsi qu'aux causes de cet état, qu'il s'agisse d'une rupture amoureuse, d'un licenciement, d'une réflexion mal perçue.
Scientifiquement, cette rumination est une activité accrue dans une région précise du cortex préfrontal, précisément dans une bande étroite dans la partie inférieure du cerveau qui régule les émotions négatives. Si la rumination perdure trop longtemps et ne s'arrête pas, la dépression peut apparaître.
Dans une étude publiée il y a quelques jours dans Proceedings of the National Academy of Sciences, ces chercheurs de Stanford ont observé un groupe de 38 personnes vivant en ville. Après quelques essais préliminaires, la moitié des participants a marché pendant 1h30 minutes à travers une prairie parsemée de chênes et d'arbustes. L'autre moitié a pris une balade le long de El Camino Real, quatre voies au trafic dense, connecté à Palo Alto en Californie.
Au sortir de la balade, les "cobayes" sont passés au crible du scanner. Pour les marcheurs en pleine nature, la taille de la zone du cerveau liée aux pensées négatives diminue après une promenade au vert, ce qui n'est pas le cas après une balade en milieu urbain où l'on n'observe aucune amélioration, la zone des ruminations montrant toujours la même activité. A noter que ces bénéfices apparaissent dès la première promenade dans la nature.
Il faut savoir qu'en général, la baisse de la rumination est liée à ce qu'on appelle les "distractions positives", comme participer à une activité ou discuter longuement avec un ami. A tort, on a tendance à penser qu'une simple marche dans la nature n'offre pas une foule de distractions qui vous éloigneraient de pensées sombres. Que nenni, au contraire : selon ces scientifiques, les milieux naturels sont plus fortifiants, confèrent donc de plus grands avantages psychologiques.
Entre fascination, sentiment d'appartenance ou d'être loin de tout, ces paysages participent à rétablir l'équilibre dans notre esprit et en chasser l'obscurité pour y rétablir la lumière. La vitamine verte est donc à consommer sans modération.

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Etude citée : Nature experience reduces rumination and subgenual prefrontal cortex activation, Gregory N. Bratmana,1, J. Paul Hamiltonb, Kevin S. Hahnc, Gretchen C. Dailyd,e,1, and James J. Grossc
aEmmett Interdisciplinary Program in Environment and Resources, Stanford University, Stanford, CA 94305;
b
Laureate Institute for Brain Research, School of Community Medicine, Tulsa, OK 74136;
c
Department of Psychology, Stanford University, Stanford, CA 94305;
d
Center for Conservation Biology, Department of Biology, and Woods Institute, Stanford University, Stanford, CA 94305;
eGlobal Economic Dynamics and the Biosphere, Royal Swedish Academy of Sciences, and Stockholm Resilience Centre, Stockholm 114 18, Sweden
  1. Contributed by Gretchen C. Daily, May 28, 2015 (sent for review March 9, 2015; reviewed by Leslie Baxter, Elliot T. Berkman, and Andreas Meyer-Lindenberg)

Significance

More than 50% of people now live in urban areas. By 2050 this proportion will be 70%. Urbanization is associated with increased levels of mental illness, but it’s not yet clear why. Through a controlled experiment, we investigated whether nature experience would influence rumination (repetitive thought focused on negative aspects of the self), a known risk factor for mental illness. Participants who went on a 90-min walk through a natural environment reported lower levels of rumination and showed reduced neural activity in an area of the brain linked to risk for mental illness compared with those who walked through an urban environment. These results suggest that accessible natural areas may be vital for mental health in our rapidly urbanizing world.

Abstract

Urbanization has many benefits, but it also is associated with increased levels of mental illness, including depression. It has been suggested that decreased nature experience may help to explain the link between urbanization and mental illness. This suggestion is supported by a growing body of correlational and experimental evidence, which raises a further question: what mechanism(s) link decreased nature experience to the development of mental illness? One such mechanism might be the impact of nature exposure on rumination, a maladaptive pattern of self-referential thought that is associated with heightened risk for depression and other mental illnesses. We show in healthy participants that a brief nature experience, a 90-min walk in a natural setting, decreases both self-reported rumination and neural activity in the subgenual prefrontal cortex (sgPFC), whereas a 90-min walk in an urban setting has no such effects on self-reported rumination or neural activity. In other studies, the sgPFC has been associated with a self-focused behavioral withdrawal linked to rumination in both depressed and healthy individuals. This study reveals a pathway by which nature experience may improve mental well-being and suggests that accessible natural areas within urban contexts may be a critical resource for mental health in our rapidly urbanizing world.
environmental neuroscience
nature experience
rumination
psychological ecosystem services
emotion regulation
1
To whom correspondence may be addressed. Email: gbratman@stanford.edu or gdaily@stanford.edu.