Quatre-vingt-treize détenus se sont suicidés en 2014 en France, un chiffre en baisse par rapport à 2013 (97), a indiqué à l’AFP Julien Morel d’Arleux, responsable de la sous-direction des personnes sous main de justice au sein de l’administration pénitentiaire.
C’est le chiffre le moins élevé depuis 2006, année où le nombre de suicides avait également atteint 93.
Pour en trouver un inférieur, il faut remonter à près d’un quart de siècle (1991), alors que la population carcérale comptait presque 18.000 détenus de moins qu’aujourd’hui.
«On a inversé une tendance», estime M. Morel d’Arleux, qui admet néanmoins qu'«il y a encore des marges de progression».
Le lancement, en 2003, d’un premier programme de prévention des suicides avait permis de faire passer leur nombre de 120 à 93 en 2006. Mais la situation s’était de nouveau détériorée entre 2006 et 2009, pour atteindre 115 suicides.
En juin 2009, un nouveau plan a été lancé, qui prévoyait notamment un renforcement de la formation des personnels pénitentiaires et l’application de mesures de protection en cas de crise suicidaire, comme la tenue déchirable (pour prévenir une pendaison) ou la cellule de protection d’urgence (pièce dénuée de point d’attache également pour éviter une pendaison).
En 2010, la Mission de prévention et de lutte contre le suicide en milieu carcéral a été créée au sein de l’administration pénitentiaire. Elle compte aujourd’hui trois personnes à temps plein.
Parmi les nouveaux dispositifs de prévention, a été notamment mis en place dans sept établissements la fonction de codétenu de soutien, qui bénéficie d’une formation pour écouter, détecter et éventuellement secourir des détenus en détresse psychologique.
Fin décembre, le ministère de la Justice a, par ailleurs, défini un cadre juridique permettant aux établissements qui le souhaitent d’installer une caméra dans les cellules de protection d’urgence, initiative qui a fait débat.
«On sait que ça a pu apporter, dans certaines circonstances spécifiques, un complément de facteur de protection pour les équipes qui l’ont utilisé», explique M. Morel d’Arleux.
AFP