jeudi 19 décembre 2013

Suicide et Travail : quelques échos du Colloque International*



Suicide et Travail : quelques échos du Colloque International*

" Le vendredi 11 et samedi 12 octobre 2013, s’est tenu à la Maison de la Chimie à Paris, ce colloque organisé par l’équipe de recherche du CNAM, en « Psycho-dynamique du travail et de l’action », ainsi que par d’autres organisations.*
Après ces deux journées où étaient réunies près de 800 personnes de formation différente, sommes-nous venus à bout de la question principale concernant l’étiologie, c’est-à-dire les processus en cause dans la genèse des suicides au travail ? Cette question soulève des problèmes inédits qui font l’objet de controverses avec la psychiatrie et la psychanalyse d’une part, avec la théorie sociale d’autre part.
Des réponses se font jour pourtant puisqu’une étape supplémentaire a été franchie. On peut en effet, aujourd’hui, retourner la violence de l’organisation du travail contre soi jusqu’à en mourir et en témoigner publiquement par une mise en scène qui sensibilise de plus en plus l’espace public et celui du droit. Des actions originales de résistance et de désobéissance sur le terrain du travail se manifestent dans le champ de la culture qui pourrait nous faire penser que nous souhaiterions nous réapproprier, par une action rationnelle, notre rapport au travail. Les débats et conférences de ce colloque nous en indiqueront-ils les enjeux possibles ?
Les morts par suicide ne sont pas que franco-français comme nous le dirons les chercheurs et praticiens venus de Brasilia, Bruxelles, Louvain, Sydney, Taïwan, Genève, Francfort, Porto, Rome, Mexico, Le Québec, Athènes, São Paulo, Ottawa.
De la salle, j’ai essayé d’enregistrer quelques idées-clefs extraites des analyses et questions qui ont sous-tendues les riches travaux des intervenants. Rien d’exhaustif ne sera produit ici, seulement quelques échos qui pourraient relancer notre propre questionnement sur un sujet qui reste malgré tout tabou. Faire trace et témoignage de ce travail, telle sera ma contribution singulière à l’action menée. Ainsi, une large diffusion de ce recueil de données sera faite sur mon blog et par d’autres canaux de communication afin de mieux outiller notre pensée pour participer à notre tour à la prévention de ce fléau des temps modernes.

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AUTRE RETOUR 


La question du « Suicide au Travail », retour sur le colloque éponyme des…
Suicide et Travail - Manifestation soutenue par GestesVendredi 11 et Samedi 12 Octobre 2013 se tenait à la Maison de la Chimie à Paris ce 7ème colloque international de psychopathologie et psychodynamique du travail.
Ce colloque, soutenu par le Dim Gestes,  se confrontait à la question du suicide au travail.
« Les suicides et les tentatives de suicide sur les lieux de travail sont apparus dans la plupart des pays occidentaux au cours des années 1990 » (Bègue et Dejours, 2009). Fort de ce constat, ce colloque s’efforcera d’analyser les processus à l’œuvre dans la genèse des suicides au travail. Or, l’étiologie – c’est-à-dire l’étude des causes et des facteurs- de ces suicides pose des problèmes inédits, au premier rang desquels le fait que nombre des victimes n’avaient aucun antécédent psychiatrique, jouïssant même d’une grande stabilité affective dans l’espace privé.
Au cours de ces deux journées, les interventions s’articuleront autour d’un fil directeur qui est celui de comprendre la dimension méconnue du travail que ce phénomène révélerait.
Ces cas de suicide opèrent alors comme une « loupe grossissante des mutations du rapport au travail » (Gernet et Chekroun[1], session 2)[2], invitant, par-delà la « suppression de la parole » et la « sidération de la pensée » (Rolo[3], session 4) qu’ils produisent, à observer et comprendre ce que les situations et les contraintes de travail font aux sujets. La phrase prononcée par Christophe Dejours[4] en ouverture du colloque – « ce qui nous mobilise tous [ici], ce n’est pas le suicide, c’est le travail » prend ainsi tout son sens.
session 1 : ETAT DE LA RECHERCHE INTERNATIONALE SUR LE SUICIDE AU TRAVAIL
Président de séance : Michel VEZINA (Canada)
Intervenants : Valérie GANEM (Guadeloupe) ; Paul JOBIN (Taiwan) ; Thung-Hong LIN (Taiwan), Loïc LEROUGE (France) ; Angelo SOARES (Canada) ; Jong Ming WOO (Corée du Sud).
Discutant : Michel DEBOUT (sous réserve)

Dès la première session, à travers les interventions de chercheurs venus de diverses régions du monde (Japon, Taïwan, Corée du Sud, Canada) afin de dresser le bilan des connaissances dans ce domaine, l’enjeu fondamental de l’objectivation du lien entre travail et suicide est mis en lumière. La reconnaissance du rôle du travail dans la survenue de ces tragédies apparaît bien comme le fruit de luttes sociales et juridiques. Si le « suicide par surtravail » se voit clairement identifié au Japon depuis les années 1990, suite à un « mouvement social, assez comparable à ce qui s’est passé pour l’amiante [rassemblant] certains médecins et avocats, soutenus par des syndicalistes et des familles de victimes » (Jobin[5], 1ère session), apparaissant même dans la statistique publique comme une des catégories explicatives de ces actes, cela ne doit pas faire oublier les obstacles qui se dressent face à la reconnaissance légale de la responsabilité des organisations du travail, comme le montre l’étude du cas taïwanais (Hsin-Hsing Chen[6], 1ère session). Les conséquences psychopathologiques du travail se prêtent en effet d’autant mieux au déni et à la banalisation qu’elles ont peu de signes visibles, les plaignants se heurtant alors massivement au « problème des preuves insuffisantes » ainsi qu’à l’idée communément admise selon laquelle « tous les suicides résultent d’une perte temporaire de la raison ». « La tentation est grande pour les acteurs de l’entreprise de renvoyer à la fragilité du salarié », résume Michel Debou[7]t. La perspective juridique menée par Loïc Lerouge[8] à partir du cas français souligne à quel point « il est très difficile pour le droit d’intégrer la question du subjectif ». Son exposé met en évidence par ailleurs la possibilité, ouverte par l’arrêt du 28 février 2002 sur l’obligation de résultat de l’employeur en matière de prévention de tous les risques pouvant survenir au travail à l’égard de ses salariés, de qualifier le suicide d’un salarié de faute inexcusable de l’employeur.
Qu’est-ce qui, dans le travail aujourd’hui, risque de transformer le désir de vivre en désir inverse ? Comme le souligne d’emblée Paul Jobin, il ne faut pas seulement regarder des « éléments quantitatifs [mais au contraire tenir compte] d’éléments plus qualitatifs [pour cerner] ce qui est trop dans le surtravail ». Les travaux d’Angelo Soares[9] montrent que, parmi les dimensions organisationnelles, « la surcharge de travail, le manque de cohésion du groupe et le harcèlement psychologique sont trois variables prédictives des idéations suicidaires ». Selon lui, la « nature organisationnelle meurtrière » des mondes du travail contemporain provient du « management par le stress » porté par les « organisations lean » (définies comme la transposition dans nos sociétés occidentales du toyotisme) qui s’accompagne d’un discours très positif sur la performance qui le rend peu contestable. Thuong-Hong-Lin, à partir de l’étude de cas de suicides survenus dans l’entreprise Foxconn, un des sous-traitants majeurs d’Apple, montre lui aussi l’importance de la fragmentation des collectifs de travail dans la survenue des suicides.

Session 2 – ETIOLOGIE DU SUICIDE
Président de séance : Nicole GARRETGLOANEC
Bernard ODIER : Approche classique psychiatrie/suicide
Discutante : Annie BENSAID (sous réserve)
et APPROCHE PSYCHODYNAMIQUE DU TRAVAIL
Présidente de séance : Selma LANCMAN (Brésil) Christophe DEJOURS, Isabelle GERNET, Florence CHEKROUN.
Discutante : Martine VERLHAC
L’après-midi (session 2) poursuit cette étiologie des suicides au travail, en donnant à voir la controverse entre l’approche psychodynamique du travail et celle développée par la psychiatrie. L’exposé de Bernard Odier[10], en rappelant les mécanismes et troubles psychiatriques à l’œuvre dans les suicides, souligne en filigrane à quel point « rattacher le suicide à des entités psychiatriques est une impasse car on le retrouve dans tous les troubles psychiatriques » (Annie Bensaïd[11]).
Face aux deux constats selon lesquels « en psychiatrie, nombre de ceux qui se suicident ne travaillent pas » (Dejours) d’une part, et de suicides de travailleurs sans antécédents médico-psychiatriques d’autre part, l’approche psychodynamique du travail développée par Isabelle Gernet et Florence Chekroun entend « comprendre pour quelle raison les politiques de management génèrent des conséquences psychopathologiques ». A travers le récit de leur intervention dans un service de réanimation d’un hôpital de province, elles montrent le rôle du « délitement de la communication » et de la « perte de référence commune dans ce service » dans l’incapacité de la coopération à jouer son rôle de maîtrise des tensions. Les stratégies collectives de défense s’amenuisent, laissant la place à des stratégies individuelles de défense telles que l’engagement éperdu dans le travail, qui contribue à effacer l’angoisse liée au sens du travail ; ces stratégies de défense ont alors un « effet anesthésiant sur la pensée ». Ce service réunit dès lors les conditions d’apparition de la souffrance éthique « qui commence lorsque le sujet fait des tâches qu’il réprouve » ; en effet, les soubassements éthiques de la personnalité des agents, traversés par la « contradiction entre l’idée d’avoir un pouvoir de vie et de mort sur les patients et l’ethos professionnel du soin des patients », se trouvent mis en crise. Or, comme le montrent les auteurs, « le suicide est la partie émergée de l’iceberg de la souffrance éthique ». Leur étude permet de réintroduire l’importance du sens du travail, et souligne ainsi que c’est lorsque celui-ci est « déconnecté du sens du travail [que] la surcharge devient un problème » (Martine Verhlac[12]).
Session 3 – SUICIDE AU TRAVAIL ET SOCIÉTÉ
Président de séance : Francis MARTENS (Belgique)
David LE BRETON : Approches sociologiques du suicide
Discutant : JM CHAUMONT (Belgique)
et SUICIDE AU TRAVAIL ET MONDE DU TRAVAIL
Président de séance : Laerte SZNELWAR (Brésil)
Duarte ROLO : Conséquences du suicide
Discutant : Christophe DEMAEGDT (Belgique)
Lors de la troisième session, intitulée « Suicide au travail et société », David Le Breton[13] débute par un réexamen de la théorie durkheimienne du suicide ; pour lui, ce texte – qui représente la « naissance en acte de la discipline sociologique »« a vieilli ». Pour lui, « la sociologie de Durkheim, sans sujet, ne nous apprend rien sur la tragédie personnelle du suicidant [car] elle ne prend pas les individus isolément, mais les groupes ». De même, cette sociologie offre une « vision très univoque du psychisme, durcie encore par la notion d’habitus [forgée par Bourdieu] », qui tend alors à faire du suicide une « conséquence mécanique des variables qui caractérisent l’individu ». Or, David Le Breton, en insistant sur la singularité des individus et la réflexivité dont ils disposent, précise que « les déterminants sociaux ne suffisent pas à expliquer le suicide ». « Les conditions sociales sont toujours mêlées aux conditions individuelles. » En d’autres termes, ce n’est pas la situation qui crée le suicide, mais l’attitude par rapport à la situation. Des processus généraux permettent toutefois d’éclairer ces drames.  En effet, si les suicides au travail résultent de l’isolement et de l’absence de solidarité – causés notamment par le système managérial de concurrence entre collègues -, ils sont également liés à la privation de « rétribution symbolique accordée par la reconnaissance ».
Par ailleurs, ces actes – effectués dans le but, non pas de rechercher la mort, mais de « mettre fin à une souffrance [et] une insupportable tension » – ont un impact majeur sur les collectifs de travail : « ils diffusent leur zone de turbulence parmi les collègues, les amènent sur le fil du rasoir, ouvrent la possibilité d’une transgression. […] Ils forment un précédent redoutable pour ceux qui hésitaient encore, baignés dans la souffrance, mais qui n’avaient pas encore de solution. » Le suicide engendre véritablement la peur chez ceux qui restent, comme le montre Duarte Rolo à partir du récit de son intervention dans un centre d’appel d’une grande entreprise de fabrication et commercialisation de biens d’équipement. L’appel à ce psychologue clinicien correspond d’ailleurs à une demande initiale des salariées motivée par l’augmentation des suicides au sein de l’entreprise. Or, « alors que ces salariés étaient véritablement préoccupés par ces suicides », « [ces derniers] ne sont pas évoqués par le collectif de l’enquête. Ils ne sont souvent abordés que lors des moments informels », tant ils produisent une « sidération de la pensée » et les conduisent à s’interroger sur « leur propre capacité à tenir face aux pressions du management ».  Surtout, alors que la dégradation du vivre-ensemble est jusqu’ici entendue comme une cause du suicide, les travaux de Duarte Rolo montrent à quel point ils sont aussi une conséquence de l’apparition des suicides, générant un cercle vicieux dont il est très malaisé pour les organisations du travail de sortir. En jouant un « rôle sur l’engourdissement de la pensée », le surgissement des suicides participe à la fabrique de la soumission et « empêche de penser des systèmes alternatifs » d’organisation du travail (Christophe Demaegdt[14]). Il s’agit sans doute pourtant de la question-clé, et c’est la raison pour laquelle « nous avons besoin que d’autres acteurs de la société s’impliquent dans cette question de l’organisation du travail », déclare Christophe Dejours en ouverture de la quatrième session consacrée aux « incidences sur l’action [et] sur le droit ».
Session 4 – INCIDENCES SUR L’ACTION
Président de séance : Christophe DEJOURS
Intervenants : Jean-Pierre BODIN (théâtre) ; Philippe MUHLSTEIN (syndicats) ; Elisabeth WEISSMAN (enquête sur la
résistance) ; Philippe PETIT (journaliste) et Florence BEGUE (clinicienne).
Discutant : Emmanuel RENAULT
et INCIDENCES SUR LE DROIT
Président de séance : Marie PEZÉ
Intervenants : Rachel SAADA (Droit) ;
Pierre-Yves VERKINDT (Droit).
Discutante : Hélène TESSIER (Canada)
Cette dernière donne la parole à des acteurs de l’espace public – journalistes, metteur en scène, clinicienne, syndicaliste, avocate – pour réfléchir à des « actions rationnelles de réappropriation du rapport au travail ».
Par l’entremise d’une pièce de théâtre montée avec les ouvriers d’une petite entreprise dans laquelle un suicide, reconnu en maladie du travail, s’est produit, Jean-Pierre Bodin[15] raconte comment lui et son équipe ont « mis des mots sur une situation dont plus personne ne voulait parler ». Florence Bègue raconte également comment les salariés d’une entreprise du secteur du bâtiment, confrontés au suicide d’un des leurs, ont trouvé le « goût de la parole » à partir d’un documentaire sur leurs situations de travail réalisé par plusieurs agents de maîtrise. En rompant ainsi le silence, le théâtre et l’image contribuent à limiter le poids de la banalisation et du déni. Ce dernier n’échappe d’ailleurs pas aux syndicats, peu enclins selon Philippe Mulhstein[16] (Sud-Rail) à se saisir de la question de la « souffrance psychique au travail » : « c’est pas un sujet pour les syndicats », entend-il souvent. Selon lui, la raison est simple : « la subjectivité individuelle est suspecte de limiter l’action collective». Il rappelle toutefois les avancées : jurisprudence en faveur des syndicats liée à l’obligation de résultat en matière de prévention des risques, organisation d’une formation par Sud-Rail intitulée « violences managériales et souffrance au travail ». Elisabeth Weismann[17] relate même les résistances de salariés des services publics face aux nouvelles pratiques managériales, « lancées avec une  radicalisation et une violence inouïe avec la RGPP et la MAP ». Au cours de ses enquêtes au sein de Pôle Emploi, d’EDF, de l’Education Nationale, Police et d’hôpitaux psychiatriques a pu constater diverses formes de désobéissance qui, si elles « questionnent le statut du fonctionnaire [et] sortent du logiciel de revendication des syndicats de la Fonction Publique », produisent une « nouvelle figure du travailleur-citoyen ».

Au final, l’ensemble des contributions sur ces deux journées montrent à quel point il s’agit d’une question d’intérêt politique générale. Parce que les suicides au travail mettent en lumière de façon dramatique les conséquences pathologiques des organisations du travail contemporaines et par leur impact sur les collectifs, ils présentent une « forte résonance politique ». Cette dernière permet « de lutter contre tous les processus d’euphémisation de la souffrance au travail », souligne Emmanuel Renault[18], philosophe. Ce combat semble toutefois loin d’être gagné, et la figure des suicides au travail, loin d’apporter une victoire définitive contre le déni de la souffrance au travail, tant on assiste à des « formes de banalisation [de ces derniers] » : « il semble qu’ils ne produisent plus autant d’émotion », comme en témoigne notamment « l’idée [selon laquelle il s'agit] de dommages collatéraux, tout comme dans une guerre économique ».
Restitution par Nicolas Deffontaines,
dont les recherches  doctorales portent sur « le suicide des agriculteurs »,
menées au  CESAER (Centre d’Economie et de Sociologie appliquées à l’Agriculture et aux Espaces Ruraux), UMR1041 Agrosup – Inra
 Il est affilié au Laboratoire de Sociologie Quantitative


[1]Florence Chekroun est psychologue clinicienne et psychologue du travail. Membre de l’équipe de recherche en « Psychodynamique du Travail et de l’Action » du Conservatoire National des Arts et Métiers, elle travaille actuellement à l’Agence Centrale des Organismes de Sécurité Sociale.
[2]Isabelle Gernet est psychologue clinicienne et maître de conférences en psychologie clinique à l’Université Paris-Descartes. Elle est membre de l’équipe de recherche en « Psychodynamique du Travail et de l’Action » dirigée par Christophe Dejours et du Laboratoire de Psychologie clinique et de Psychopathologie de l’université Paris-Descartes. Depuis 2011, elle est co-rédactrice en chef de la revue Travailler.
[3]Duarte Rolo, doctorant en psychodynamique du travail, est psychologue clinicien à l’université Paris-Descartes et psychologue du travail au CNAM
[4]Christophe Dejours est titulaire de la chaire Psychanalyse-Santé-Travail au CNAM. Il a écrit notamment La panne (Bayard, 2012), Suicide et travail : que faire ? (PUF, 2009) avec Florence Bègue ou encore Souffrance en France. La banalisation de l’injustice sociale (Seuil, 1998). Il a récemment dirigé l’ouvrage Observations cliniques en psychopathologie du travail (PUF, 2010).
[5]Paul Jobin, maître de conférences en sociologie à l’université Paris-Diderot, a écrit notamment Maladies industrielles et renouveau syndical au Japon (EHESS, 2006) ou « La mort par surtravail et le toyotisme » dans Les mondes du travail (septembre 2008)
[6]Hsin-Hsing Chen est professeur associé à l’université Shih-Hsin de Taïpeï. Ses dernières années, ses recherches ont porté sur les maladies professionnelles et le recours à la science dans le processus juridique.
[7]Michel Debout, professeur de médecine légale et de droit de la santé au CHU de Saint-Etienne, Il a publié récemment Le suicide, un tabou français (Éditions Pascal, 2012) avec Gérard Clavairoly.
[8]Loïc Lerouge, docteur en droit, est chargé de recherche au CNRS, rattaché au Centre de droit comparé du travail et de la Sécurité sociale de l’université Montesquieu-Bordeaux IV. Il a écrit notamment La reconnaissance d’un droit à la protection de la santé mentale au travail (LGDJ, 2005).
[9]Angelo Soares, sociologue du travail, est professeur à l’université de Québec à Montréal. Ses recherches portent sur le harcèlement moral, les violences au travail, les émotions et la santé mentale au travail.
[10]Bernard Odier est psychiatre-psychanalyste. Il dirige la Polyclinique de l’Association Santé mentale du 13ème arrondissement de Paris. Il a écrit notamment « La psychiatrie à l’épreuve du scientisme » dans L’information psychiatrique (2004), et Évaluer les psychoses avec la COP 13. Une clinique organisée des psychoses (Dunod, 2011) avec Victor Souffir et Serge Gauthier.
[11]Annie Bensaïd est psychiatre. Elle a écrit notamment « Apports de la psychopathologie du travail à l’étude d’une bouffée délirante aigue », dans Observations cliniques en psychopathologie du travail (PUF, 2010), dirigé par Christophe Dejours.
[12]Martine Verhlac est professeur honoraire de philosophie en Première Supérieure. Elle a écrit notamment l’ouvrage Pour une philosophie du travail (Alter Books2012) ou encore l’article « Suicides au travail : le tournant gestionnaire et le déficit philosophique » dans la revue Les Temps Modernes (janvier-mars 2010).
[13]David Le Breton est professeur de sociologie à l’Université de Strasbourg. Il a écrit notamment En souffrance. Adolescence en entrée dans la vie (Métaillié, 2007) et Expériences de la douleur. Entre destruction et reconnaissance (Métaillié, 2010). Il a présidé la commission d’experts pour les stratégies nationales de prévention du suicide en 2009.
[14]Christophe Demaegdt est psychologue. Membre de l’équipe de psychodynamique du travail et de l’action du CNAM,
[15]Jean-Pierre Bodin est acteur-auteur et metteur en scène.
[16]Philippe Mullhstein est syndicaliste à la formation Sud-Rail, et formateur interprofessionnel sur les questions de souffrance au travail et de violence managériale.
[17]Elisabeth Weismann est journaliste et essayiste revendiquant un regard politique et critique sur les questions sociales et de société. Dans La désobéissance éthique. Enquête sur la résistance dans les services publics (Stock, 2010), elle s’intéresse aux ravages de l’extension du domaine de la marchandisation néo-libérale sur les sphères publiques. Son dernier livre Flics. Chronique d’un désastre annoncé (Stock, 2012) se focalise sur le malaise de la police républicaine.
[18]Emmanuel Renault est professeur de philosophie sociale et politique à l’université Paris-10 (Nanterre). Directeur de la revue Actuel Marx, ses recherches portent sur Hegel, Marx et la théorie critique de l’École de Francfort. Il a notamment publié Souffrances sociales. Sociologie, psychologie, politique (La Découverte, 2008).

mise en ligne : 19 novembre 2013.