vendredi 30 août 2013

SENAT Réponse du Ministère de l'intérieur aux questions parlementaires sur le suicide dans la police natioanale

Réponse du Ministère de l'intérieur
aux questions parlementaires entre mai et juin sur le suicide dans la Police Nationale

publiée dans le JO Sénat du 29/08/2013 - page 2514 


Au sein de la police nationale, la moyenne des suicides déplorés au cours des cinq dernières années est de 42 par an. Le suicide par arme de service est le plus fréquent (55 % de l'ensemble des suicides). En 2011 et 2012, années au cours desquelles une étude spécifique a été effectuée, respectivement 10 % et 20 % des suicides ont été commis sur le lieu de travail (dont le véhicule de service). Il n'est pas observé de surreprésentation de jeunes policiers dans ces drames, puisque la tranche d'âge la plus concernée est celle des 40-44 ans. S'il est établi que les causes sont majoritairement d'ordre privé, la difficulté du métier de policier ne peut être niée dans les facteurs déclenchant le passage à l'acte. Le suicide au sein de la police nationale est une préoccupation majeure du ministère de l'intérieur qui conduit depuis plusieurs années une politique volontariste. Le ministère dispose depuis 1996 d'un service de soutien psychologique opérationnel (SSPO) composé, sous l'autorité d'une psychologue, clinicienne de formation, de soixante psychologues cliniciens répartis sur l'ensemble du territoire. Ces professionnels sont chargés de répondre aux demandes d'assistance psychologique des fonctionnaires de police et des interventions urgentes à la suite d'événements traumatiques. Ils assurent une écoute, un soutien et un accompagnement des policiers en difficulté, organisent des permanences et des séances d'information. Des actions de prévention sont également menées, notamment avec des groupes de parole. Depuis la mise en œuvre de ce dispositif de prévention, le nombre de suicides, même s'il reste humainement toujours trop élevé, a régressé dans la police nationale, passant de 70 par an dans les années 1990 à moins de 50 par an. A la suite d'une réunion extraordinaire du comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail sur le sujet en 2008, l'effort de prévention a été renforcé. Le directeur général de la police nationale a adressé le 22 décembre 2009 une instruction aux directeurs et chefs de service de police, les invitant à intensifier la mobilisation de tous les acteurs (agents et hiérarchie) pour mieux détecter les situations de vulnérabilité pouvant mener dans certains cas au suicide, et à renforcer l'indispensable attention qui doit leur être apportée. Par ailleurs, un rapport d'étude épidémiologique sur le suicide au sein des services de police, remis en juin 2010 par l'institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM), a préconisé une coordination renforcée de l'ensemble des réseaux institutionnels de professionnels de soutien (médecins de prévention, assistants de service social, psychologues...). Des mesures allant en ce sens ont été prises. Le ministre de l'intérieur, pour qui ce phénomène constitue une préoccupation constante, a demandé dès septembre 2012 au directeur général de la police nationale de renforcer le dispositif de prévention. À la suite d'une instruction du 13 novembre 2012 du directeur général de la police nationale, des pôles de vigilance suicide sont ainsi progressivement institués depuis le 1er janvier 2013 au sein de chaque département dans les services territoriaux de la police nationale. Sous l'égide du médecin de prévention, ils réunissent les professionnels de soutien pour la mise en œuvre d'une prévention coordonnée et anticipée. Le service de soutien psychologique opérationnel (SSPO) va en outre être renforcé par un médecin expert et doté d'un numéro vert. Il va également prochainement faire l'objet d'une évaluation par un collège d'inspections. Il doit également être souligné que, dans le cadre de la cartographie des risques du ministère de l'intérieur, les services d'inspection (inspection générale de l'administration, inspection générale de la police nationale, inspection générale de la gendarmerie nationale) ont rendu en janvier 2013 un rapport d'audit sur la prévention du suicide au sein des personnels des forces de police et de gendarmerie, dont les préconisations seront mises en œuvre dans les mois qui viennent. Les services de formation prennent également davantage en compte la prévention du suicide, aussi bien au stade du recrutement que des stages proposés à l'encadrement (santé et sécurité au travail, prévention des risques psycho-sociaux - RPS). Les écoles de formation initiale des cadres de la police nationale ont ainsi intégré des modules spécifiques de formation au management en sécurité et santé au travail, centrés sur le stress, les RPS et le suicide. Cette mesure est entrée en vigueur dans la scolarité en 2012.

Questions parlementaires


Prévention du suicide au sein de la police nationale
Question écrite n° 06531 posée par Mme Françoise CARTRON (de la Gironde - SOC)
Réponse de M. le ministre de l'intérieur


Taux de suicide dans la police nationale
Question écrite n° 06550 posée par Mme Claire-Lise CAMPION (de l'Essonne - SOC)
Réponse de M. le ministre de l'intérieur


Suicides dans la police
Question écrite n° 06476 posée par M. Jean-Léonce DUPONT (du Calvados - UC)
Réponse de M. le ministre de l'intérieur


Politique de prévention des suicides dans la police nationale
Question écrite n° 06759 posée par M. Xavier PINTAT (de la Gironde - UMP)
Réponse de M. le ministre de l'intérieur


Sursuicidité dans la Police nationale
Question écrite n° 06378 posée par M. Claude JEANNEROT (du Doubs - SOC)
Réponse de M. le ministre de l'intérieur

jeudi 29 août 2013

ACTU ASSOS : NOUVEAU SITE INTERNET POUR L'ASSOCIATION R&R de NANTES



L'Association Recherche et Rencontres de Nantes informe que le nouveau site internet de l'association est en cours de finition et vous sollicite pour le consulter dès à présent.
www.recherche-et-rencontres-nantes.org



Centre Social Spécialisé
Prévention de l'isolement et du suicide
Association Recherche et Rencontres
23 rue Adolphe Moitié 44000 NANTES
( Tél  02.40.08.08.10 fax 02.51.82.43.09
Nouveau site internet :www.recherche-et-rencontres-nantes.org

MaJ REEDITION INITIATIVE RECIT : "Des jours et des nuits avec la schizophrénie"

"Des jours et des nuits avec la schizophrénie" 
réédition de l'ouvrage
"Maman, j'ai commis un crime : je me suis tué"  (2013) qui n'est plus en vente
Il est toutefois réédité sous le titre "Des jours et des nuits avec la schizophrénie" (juillet 2018)


À découvrir sur le site: Thebookedition 
On peut aussi se procurer le livre chez l'auteur: jeannettediano@gmail.com
Lien: 


"Le 24 juillet 2009, à l’âge de vingt-neuf ans, Paul, atteint de schizophrénie, se suicide, après de nombreuses années de lutte courageuse contre sa maladie. Malgré son désir de vivre, la mort lui semble être la seule issue pour arrêter ses terribles souffrances.

Dans un récit poignant, sa mère, Jeannette DIANO, raconte son histoire.
Comment elle assiste, impuissante, au changement de son fils, se heurte à l’incompréhension de certains professionnels de la santé, se bat au quotidien contre cette maladie méconnue et tente, malgré tous ces obstacles, de sauver Paul. Comment elle survit au suicide de son fils, entre douleur, colère et culpabilité. Puis le chemin qu’elle emprunte pour devenir une personne différente. Car, tout en sachant que plus rien ne sera comme avant, elle décide malgré tout de se reconstruire et de continuer à vivre. Et de faire revivre Paul à travers des projets qu’il n’a pu réaliser de son vivant.

La schizophrénie, ses symptômes, les effets secondaires des médicaments, le suicide, la mort d’un enfant… Ces thèmes sont traités avec la simplicité et l’amour d’une mère dans un ouvrage à la fois émouvant et utile."




JOURNEE MONDIALE 2013: village associatif de l'UNPS le 9 septembre : DOSSIER DE PRESSE



DOSSIER DE PRESSE concernant le village associatif de l'UNPS qui se tiendra le 9 septembre prochain de 10h à 17h place de la Bourse à paris, dans le cadre de la journée mondiale de la prévention du suicide.
 
 

mardi 27 août 2013

CANADA : PROGRAMME DE PREVENTION CHEZ LES POLICIERS

Prévention du suicide chez les policiers
sur http://www.apsam.com/site.asp?page=actualite&nID=3010
Le Service de police de la Ville de Montréal gagne un prix Innovation
On sait que la solidarité entre policiers et policières est très forte. Chaque fois qu’un policier perd la vie, les familles, les collègues de travail et l’ensemble de l’organisation sont grandement touchés. Lorsque ce décès survient par suicide, l’effet est dévastateur, car les policiers habitués à venir en aide à la population se questionnent à savoir ce qu’ils auraient pu faire pour aider l’un de leurs confrères en détresse. Prévenir l’irréparable, voilà un défi de taille auquel le SPVM et la Fraternité des policiers et policières de Montréal se sont entendus à relever ensemble. Les résultats obtenus sont remarquables. Sur une période de 20 ans, il y a eu une baisse de près de 80 % des décès par suicide. Pas étonnant que le SPVM et la Fraternité des policiers et policières de Montréal aient remporté un prix Innovation en santé et sécurité du travail. Rétrospective d’un programme paritaire hors de l’ordinaire.
Un programme dès les années 1990
Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) (anciennement Service de police de la Communauté urbaine de Montréal, SPCUM) a mis à la disposition des policiers, policières et leur famille, un programme de consultation professionnelle et confidentielle au début des années 90. Les premiers résultats sont encourageants mais, de façon paritaire, la Direction et le syndicat souhaitent donner au programme l’envergure nécessaire pour qu’il exerce une réelle action de sensibilisation et de prévention.
En 1997, un volet préventif est développé et la cible visée est la prévention des décès par suicide chez les policiers. Les psychologues du Programme d’aide aux policiers et policières (PAPP) sous la direction du docteur Normand Martin, Ph, D., élaborent le programme « Ensemble pour la vie ». Son objectif : tisser de façon serrée les mailles du filet humain en rejoignant personnellement tous les membres du Service, afin que chacun se sente concerné par la prévention et mieux outillé pour intervenir auprès d’un collègue en difficulté.
Peu importe le grade, l’âge ou la fonction, chaque policier et policière du Service peut contribuer à la prévention du suicide en osant aborder la question directement et avec ouverture d’esprit.
 
 Le docteur Normand Martin recevant le prix Innovation.
Quatre volets au programme « Ensemble pour la vie »
Le programme de prévention « Ensemble pour la vie » comporte quatre volets qui misent sur la solidarité entre les collègues.
Le premier volet est une campagne de sensibilisation et de promotion. Le thème de cette campagne est évocateur Ensemble pour la vie symbolise un appel collectif à la vie et rappelle que les policiers et policières forment une grande communauté. L’affiche promotionnelle de la campagne contient 700 prénoms signés à la main, symbole de l’engagement personnel de chaque policier et policière. Le ton est donné : tout le monde a un rôle à jouer dans la prévention du suicide.
Le docteur Normand Martin se rappelle bien les premiers pas de cette campagne. « Au départ », dit-il, « il nous fallait gagner la confiance des policiers et policières. Un monde sépare les policiers et les psychologues », explique le docteur Martin. « Le policier agit dans le concret ; il est habitué à régler des situations rapidement et à maîtriser ses émotions. Le psychologue, pour sa part, est vu comme une personne qui intervient dans l’abstrait, qui prend le temps et qui fait ressortir les émotions. » Il a donc fallu rapprocher ces deux mondes. La stratégie a été simple : les psychologues ont quitté leurs bureaux et sont allés sur le terrain rencontrer les policiers et les policières dans leur milieu de travail. Ils ont même patrouillé avec eux.
Par la suite, les psychologues ont fait une tournée des unités de travail afin de rencontrer les 4 500 policiers du Service. L’objectif était de favoriser une meilleure compréhension du phénomène du suicide en milieu policier et d’instaurer chez eux une ouverture favorable à demander de l’aide à des professionnels en cas de période difficile. Elle a aussi servi à développer un sentiment de compétence d’équipe à intervenir auprès d’un collègue en difficulté. « Il nous a fallu plus de trois ans pour faire cette tournée », confie le docteur Martin, « mais elle a servi à déboulonner des mythes tenaces, comme celui de la trahison du secret. » En effet, les policiers et policières ont toujours hésité à trahir les confidences d’un collègue qui confiait sa détresse psychologique. L’équipe du docteur Martin a fait réaliser l’importance d’intervenir, comme on le fait lorsqu’un proche s’apprête à prendre le volant avec les capacités affaiblies. « Nous avons recadré ce mythe », explique le docteur Martin. « Nous avons fait comprendre aux policiers et policières qu’ils peuvent intervenir pour le bien d’un collègue de travail. Ils ont le devoir d’intervenir », ajoute-t-il.
Troisième volet du programme : la formation des gestionnaires et des représentants syndicaux. Ce volet consiste à former tous les commandants, tous les superviseurs d’enquêtes et de gendarmerie ainsi que les délégués et moniteurs syndicaux à déceler les signes de détresse et à intervenir de façon préventive chez les policiers et policières en difficulté.
Le programme Police Ressource ou le 280-BLEU représente le quatrième et dernier volet. C’est un groupe de soutien téléphonique opéré par des policiers. Les policiers et policières qui le souhaitent peuvent contacter de façon anonyme des collègues ayant déjà résolu des problèmes particuliers dans leur vie personnelle. « C’est utile de pouvoir se confier à un collègue qui a vécu des problèmes semblables aux nôtres, dans un contexte privé », affirme le docteur Martin.
Finalement, les psychologues ont fait une tournée avec pour thème : Que puis-je faire pour moi ? « Nous avons ciblé plus particulièrement les policiers qui prennent leur retraite parce qu’avec la fin de la vie professionnelle active apparaît parfois une perte d’identité. Les retraités nous semblaient être une population à risque. Nous les avons rejoints. »

Des résultats remarquables
Le programme a été évalué par un expert indépendant de réputation internationale, le docteur Brian Mishara, professeur à l’Université de Québec et directeur du Centre de recherche et d’intervention sur le suicide et l’euthanasie (CRISE). Une première évaluation a été faite avant l’entrée en vigueur du programme Ensemble pour la vie. Le taux de suicide au SPVM était alors de 30 policiers par 100 000 de population. En comparaison, le taux de suicide atteignait 26 policiers par 100 000 de population pour l’ensemble des corps policiers au Québec. Une deuxième mesure a été prise après l’entrée en vigueur du programme. Au SPVM, le taux de suicide avait baissé à 6,4 par 100 000 de population alors qu’il avait augmenté à 29 pour 100 000 chez les policiers municipaux au Québec.
Qu’est-ce qui a changé ?
« Plusieurs choses ont changé », soutient le docteur Martin, « à commencer par les mentalités. Notre programme a montré aux policiers qu’ils avaient le pouvoir et la capacité d’intervenir auprès d’un collègue en détresse. Il a aussi convaincu les policiers et policières en détresse psychologique de chercher de l’aide. » Maintenant, les policiers admettent que parfois, ils doivent « mettre un genou à terre », comme ils le disent. « Les policiers et les policières sont des êtres très résilients. Ils sont comparables à des athlètes de haut niveau. On attend d’eux une performance hors de l’ordinaire chaque fois qu’ils interviennent. Mais comme tous les athlètes de haut niveau, la performance est parfois plus difficile à obtenir. C’est à ce moment que nous pouvons intervenir. » Les policiers le réalisent aujourd’hui. La plus belle preuve ? Ceux et celles qui passent un mauvais moment acceptent d’en parler à leur superviseur. Ils rendent d’eux-mêmes leur arme plutôt que d’attendre de se la faire enlever.
Il faut être fort pour être capable d’admettre qu’on passe un moment de faiblesse. Il faut faire preuve d’une très grande résilience pour accomplir le travail réalisé jour après jour par les policiers et policières.
L’équipe du docteur Martin a aussi gagné la confiance des policiers. « En allant sur le terrain, nous avons montré que nous faisons partie de leur équipe. Aujourd’hui, les policiers nous accueillent avec un « Bonjour Doc » bien senti. »
Autre facteur de succès : l’approche paritaire. Ensemble pour la vie a reçu l’appui de la direction du SPVM et celui de la Fraternité. Rapidement, les policiers et policières ont accepté ce programme et ils en ont fait « leur » programme. Un programme qui est en fait un vibrant appel collectif à la vie.