mardi 11 septembre 2012

ARS HAUTE NORMANDIE Prévention du suicide en Haute-Normandie

Prévention du suicide en Haute-Normandie
Source http://www.ars.haute-normandie.sante.fr/Prevention-du-suicide.142018.0.html


Avec 10 000 morts par an et 160 000 tentatives en France, le suicide, représente un véritable enjeu de santé publique.
La Haute–Normandie reste caractérisée par des taux parmi les plus élevés de l’hexagone. Même si une baisse est constatée sur les vingt dernières années, la  région observe, sur la période 2005-2008, des taux de décès par suicide de 34.8/100.000 pour les hommes et de 10.22/100.000 pour les femmes, supérieurs aux moyennes nationales (23,5/100.000 pour les hommes et 7,8/100.000 pour les femmes).

publié le 10 septembre 2012
Les actions

Depuis les années 2000, les autorités sanitaires régionales ont déployé une stratégie reposant sur la sensibilisation et la formation des professionnels et des bénévoles.
Cette sensibilisation a pour vocation
  • d’aider à dépasser les idées reçues en matière de suicide,
  • de construire une culture commune
  • et de permettre, aux personnes exposées au cours de leur activité professionnelle, de repérer la crise suicidaire et de connaître la conduite à tenir dans ce cadre sans se substituer aux professionnels soignants.
Dans son Schéma Régional de Prévention 2012/2017, l’Agence Régionale de Santé, en lien avec le comité de pilotage régional suicide, a reconduit cette stratégie.
Les actions seront déployées en priorité
  • sur les territoires de Dieppe, Evreux-Vernon ayant les taux de mortalité par suicide les plus importants,
  • en direction des professionnels ayant vocation à prendre en charge les typologies de publics les plus vulnérables (personnes détenues, personnes âgées,…).
Sur cette période, un effort en direction des professionnels de santé des services d’urgence sera réalisé. Afin de favoriser les orientations et le travail inter-partenarial, un annuaire, destiné aux professionnels et aux usagers, recensera les ressources en matière de prise en charge sur chaque territoire de santé.
Concernant l’offre de soins, l’objectif principal est la mise en place de protocoles de prise en charge conjoints entre les services d’urgence et les unités de prise en charge psychiatrique générale et infanto-juvénile 
Enfin, la prévention du suicide trouve également sa pertinence dans le développement et la consolidation de structures d’écoute de première ligne dédiées aux adultes et aux adolescents. L’Agence Régionale de Santé soutient et favorise le travail en réseau de dispositifs comme les Maisons des Adolescents et de l’ensemble des structures développant de l’écoute téléphonique. 
Les structures et les ressources en région

Ecoute téléphonique

Les maisons des adolescents

Les structures d'accueil




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L'Agence régionale de Santé apporte les preuves que la Haute-Normandie est l'une des régions françaises les plus touchées par le suicide. (Publié le 11-09-2012 à 10:27:17)


En France, ils sont 160 000 à tenter de se donner la mort chaque année, et 10 000 d'entre eux y parviennent. La région haut-normande est durement touchée par les suicides puisqu'elle fait partie des régions où leur taux est parmi les plus élevés de France. Entre 2005 et 2008, le taux de décès provoqué par suicide était de 34,8 pour 100 000 hommes et de 10,22 pour 100000 femmes dans les deux départements hauts normands, alors que la moyenne nationale est respectivement de 23,5 et 7,8. En Haute Normandie, les territoires les plus touchés sont ceux de Dieppe et Evreux-Vernon.
Des campagnes de sensibilisation ont donc été lancées auprès des professionnels de santé ainsi que des bénévoles. Un annuaire recensant les ressources disponibles pour la prise en charge va être réalisé.
A court terme doivent également être mis en place des protocoles de prise en charge entre les services d'urgence et les unités spécialisées de psychiatrie générale et infanto-juvénile. Les structures d'écoute à destination des adultes et des adolescents vont aussi être développées et consolidées.
Photo : Photo-libre.fr


Territoire de santé de Dieppe : Lutter contre le nombre élevé de suicides

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La Haute-Normandie se distingue par l’un des taux de suicide les plus élevés de France. Il est supérieur aux moyennes nationales aussi bien pour les hommes que pour les femmes. « Même si ces taux restent élevés, en vingt ans, nous avons quand même observé une décroissance plus forte qu’en Bretagne qui est une région comparable à la nôtre sur ce phénomène », tient à souligner néanmoins Mostava Merchi, chargé de mission au pôle prévention promotion de la santé de l’ARS, l’Agence régionale de santé.
Des classes d’âges davantage touchées
Dans la région, certains territoires de santé sont plus touchés que d’autres et c’est le cas de Dieppe. Sur ce secteur, qui s’étend de Saint-Valery-en-Caux au Tréport jusqu’à Tôtes et Neufchatel au sud, environ une quarantaine de suicides sont recensés chaque année.
« Il y a des facteurs de risque comme l’isolement, le chômage ou la maladie, mais il faut rester prudent sur ces liens. Il n’y a pas eu d’étude sociologique de menée », note Mostava Merchi. Cependant, les professionnels de la santé remarquent que deux classes sont davantage concernées : les 25 – 44 ans et les plus de 65 ans. De même, les décès par suicide touchent environ trois fois plus d’hommes que de femmes, autant sur le plan régional que national.
La prévention du suicide sur le territoire de santé de Dieppe est une des priorités de l’Agence régionale de santé. Des actions reposant sur la sensibilisation et la formation des professionnels et bénévoles du territoire en lien avec le public sont déployées. Elles s’adressent par exemple aux personnes travaillant auprès des gens fragiles, – aux travailleurs sociaux, aux éducateurs, ou encore aux bénévoles des milieux associatifs. « L’objectif est de construire une culture commune. Les formations sont menées sur le dépistage, savoir comment reconnaître les premiers signes, et lutter contre les idées reçues. Ces professionnels vont être plus à même d’écouter la personne en souffrance et de l’orienter, le cas échéant, vers les services spécialisés », explique le chargé de mission. L’Agence régionale de santé organise aussi des colloques en direction du grand public, animés par des psychologues et des psychiatres.
Le mal-être : encore des tabous
Il est pourtant difficile de voir si une personne en souffrance va passer à l’acte d’où l’intérêt d’être formé à l’écoute et de pouvoir travailler en réseau. « Une personne peut être mal et ne pas passer à l’acte ou paraître bien et vouloir se suicider. Beaucoup ne préviennent pas, il n’y a pas de règle », reconnaît Mostava Merchi.
Le chargé de mission constate également que cette question est encore parfois un peu taboue dans notre société : « Rien que le fait de parler de souffrance devant un psychologue ou un psychiatre, au-delà du suicide est parfois difficile, note Mostava Merchi. Beaucoup de gens ne veulent pas faire la démarche, ils disent qu’ils ne sont pas fous ». Autant d’idées reçues contre laquelle l’Agence régionale de santé veut lutter.
Le suicide n’est pas une fatalité et les autorités sanitaires poursuivent leurs actions de prévention. « Déjà beaucoup de choses ont été faites depuis les années 2000 », constate le chargé de mission. Repérer les personnes en souffrance et savoir les orienter sont les bases de ce programme dont les actions seront menées particulièrement sur le territoire de santé de Dieppe.