jeudi 28 juin 2012

FICHE ARTICLE Traitement de la dépression de l'adulte en médecine générale : les antidépresseurs sont-ils efficaces ? Une revue de la littérature

ARTICLE Traitement de la dépression de l'adulte en médecine générale : les antidépresseurs sont-ils efficaces ? Une revue de la littérature. BOUSSAGEON (R.), GILBERT (D.) 1
MEDECINE : REVUE DE L'UNAFORMEC
2012 ; vol. 8 : n° 1 : Pages : 20-23
(1) Société Française de Documentation etde Recherche en Médecine Générale, FRANCE

Résumé / Abstract Contexte: L'efficacité des antidépresseurs, remise en cause dans des méta-analyses incluant des données non publiées, doit être évaluée dans le contexte des soins primaires et psychiatriques ambulatoires. Méthode: Revue systématique des méta-analyses et essais cliniques randomisés dans Pubmed et Cochrane. Résultats: Une première méta-analyse (2 283 patients de soins primaires, suivis en moyenne 8 semaines) montrait une efficacité des antidépresseurs supérieure au placebo: risque relatif d'obtenir une réponse ou une rémission de 1,24 [1,11 à 1,38] pour les tricycliques et de 1,28 [1,15 à 1,43] pour les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine. Une seconde méta-analyse (718 patients de soins psychiatriques ambulatoires) montrait que l'efficacité augmentait avec la sévérité initiale de façon similaire dans les deux classes. Le critère d'efficacité retenu par le National Institute for Clinical Excellence était atteint pour des dépressions « très sévères ». Les deux autres essais cliniques randomisés obtenus n'ont pas montré de différence significative vs placebo. Discussion: Les antidépresseurs ne sont efficaces en médecine générale qu'au-delà d'un seuil de dépression « très sévère » qui s'élève encore si l'on inclut les données non publiées, mais aussi en fonction de l'âge, du choix du patient, et du suivi accompagnant le traitement médicamenteux. Le rapport bénéfice/risque doit prendre en compte les effets indésirables (le risque suicidaire augmente chez le sujet jeune, impact inconnu chez l'adulte). Les recommandations de poursuivre ces traitements 16 à 20 semaines après consolidation ne s'appuient que sur un seul essai prolongé. Conclusion: Des études de longue durée et dépourvues de conflits d'intérêt devraient être menées et systématiquement publiées quels que soient leurs résultats.


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